Le PS et les Écologistes ont offert à Lecornu un soutien décisif en permettant l’adoption d’un budget de régression sociale et de militarisation. Ce ralliement finit d’achever la séquence du Nouveau Front populaire. Il est urgent de rassembler les forces opposées au libéralisme, au militarisme et au racisme pour construire la riposte.
Le Plan de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) a été définitivement adopté le mardi 16 décembre. Grâce à la gauche sociale-libérale, Lecornu aura réussi à faire adopter son budget d’austérité pour la Sécu sans 49.3 ni ordonnances.
La gauche sociale-libérale sauve Lecornu
Le soutien actif du PS (qui a très largement voté pour) a été accompagné par la complicité passive des Écologistes (qui se sont largement abstenuEs). Les macronistes peuvent ainsi prétendre que ce PLFSS bénéficie de la légitimité de la voie parlementaire classique. Habituellement, cette gauche attend d’être au gouvernement pour soutenir aussi ouvertement des politiques de droite.
Elle ne s’est d’ailleurs pas arrêtée là. Elle a également approuvé l’augmentation des dépenses militaires. Ce vote de principe, demandé par le Premier ministre en préalable au vote du budget de l’État, revêt une forte portée symbolique dans le contexte actuel de militarisation croissante, qui vise à discipliner la jeunesse, à mettre au pas l’ensemble de la société, en accoutumant la population à la perspective de la guerre.
Il n’y a rien de nouveau dans la rhétorique mobilisée pour justifier ce choix de renforcer le bloc de ceux qui détruisent les conquêtes sociales et attaquent les classes populaires : stabilité institutionnelle, compromis, jeu « démocratique », parlementarisme… Le secrétaire national du PS, Olivier Faure, est allé jusqu’à déclarer que l’adoption du budget de la Sécu « est une victoire pour le parlement ». Mais une victoire contre qui, puisque le gouvernement est satisfait ?
Reprenons la rue
Bien plus que toutes les polémiques, déclarations et insultes publiques, ce ralliement en acte, par ses votes concrets, de la gauche sociale-libérale à la politique militaire et guerrière du gouvernement met un point final à la séquence ouverte par l’alliance du Nouveau Front populaire (NFP), construite dans l’urgence face à la menace de la victoire de l’extrême droite.
Cette politique divise la gauche et notre camp social. Elle renforce la fascisation et pave la voie à l’extrême droite.
Qu’en l’absence de rapports de force par la mobilisation, la gauche d’accompagnement accompagne les régressions sociales ne devrait être une surprise pour personne. Alors que la crise de régime aurait dû être un levier pour une mobilisation générale pour une rupture avec l’ordre dominant, nous payons donc aussi collectivement le prix de l’attentisme, du parlementarisme et de l’électoralisme de l’essentiel de la gauche sociale et politique.
Il est donc urgent que les forces sociales et politiques opposées aux politiques libérales, militaristes et racistes se rassemblent pour organiser ensemble la contre-offensive par la lutte !
Olivier Lek Lafferrière