Publié le Vendredi 25 décembre 2009 à 10h32.

Pas d’argent public pour le privé.

Lors du conseil municipal du 14 décembre à Pau, la majorité municipale PS/PCF a présenté une délibération visant à céder gratuitement un terrain municipal d’une valeur de 353 000 euros à l’Eisti, une école privée d’ingénieurs établie dans la ville, et à assumer le coût de la démolition des bâtiments vétustes occupant le terrain pour quelques dizaines de milliers d’euros supplémentaires.

Les jours suivants la presse locale se fait le relais d’une vague de protestation, notamment de la part du NPA et de deux syndicats, le Snesup et le Snasub. Le NPA interpelle les élus communistes par voie de presse en les interrogeant sur leur complicité et leur silence face à ce cadeau consenti avec de l’argent public en faveur d’une école qui ne s’adresse qu’à une minorité de familles privilégiées. Les réponses d’Olivier Dartigolles, élu palois et porte-parole national du PCF, sont lourdes de sens. Il reproche au NPA d’être l’allié inconditionnel de la droite puisque nous avons le toupet de critiquer une mesure de droite votée par le PS et le PC. Comprenons que pour Dartigolles, celui qui reproche à la « gauche » de mener une politique de droite ne peut être qu’un suppôt de Sarkozy. Le bon citoyen ne doit avoir le choix qu’entre voter pour un élu de gauche qui applique une politique de droite et un élu de droite qui applique une politique de droite ! En outre, il précise qu’il ne s’agirait pas d’un « cadeau » à cette école privée, puisque selon ses propres termes, « si cette école choisissait de se livrer à d’autres activités que celle d’enseigner, la mairie pourrait récupérer le terrain ».

On appréciera que le porte-parole national du PCF nous confie de façon assez affligeante que finalement il ne voit aucun mal à ce qu’une collectivité publique finance l’enseignement privé, allant jusqu’à assumer cette position publiquement. Les militants communistes apprécieront au même titre que tous ceux qui se battent pour défendre un enseignement public, laïc et gratuit ! Par ailleurs, la clause restrictive évoquée par l’élu communiste n’est aucunement mentionnée dans la délibération soumise au conseil municipal.Éric Schatz (NPA Pau-centre, ancien conseiller municipal à Pau).