Après de longs mois de travail acharné de nos militantEs et quatre semaines de collecte officielle par le Conseil constitutionnel, notre candidat Philippe Poutou comptabilise [200] parrainages sur les 500 nécessaires pour être officiellement déclaré candidat à l'élection présidentielle. Nous savons que [100] autres parrainages sont en train de « remonter » au Conseil constitutionnel. Il reste donc [200] parrainages à décrocher en 10 jours.
Nous avons déjà relevé ce défi lors des scrutins précédents. Nous pouvons le refaire. Nous le referons. Les parrainages continuent de remonter chaque jour et nos militantEs sillonneront les routes jusqu'au dernier moment. Mais un sursaut démocratique est également nécessaire car notre candidature est en danger.
Un système anti-démocratique
Le système des parrainages d'élus est profondément anti-démocratique et s'apparente à un forme de cooptation entre des pouvoirs distincts en terme d'échelon et de nature. Concrètement, il donne aux élus de la République le pouvoir de choisir qui peut se présenter à la magistrature suprême de cette même République. Or, le Président de la République est élu au suffrage universel direct et n'est pas le chef des élus mais de l'État. Il incarne par ailleurs le pouvoir exécutif alors que les parrains départementaux, régionaux, nationaux et européens incarnent le pouvoir législatif. Résultat de cette tambouille de l'entre-soi ? Les partis les plus puissants parrainent leur champion en quelques jours et sans effort en profitant de leur position acquise dans les institutions. Bilan : le pouvoir se reproduit lui-même.
Ce serait donc, d’un strict point de vue démocratique, à la population de procéder à une première sélection parmi les prétendants à l’Élysée, par un système de « parrainages citoyens », dont le nombre pourrait être fixé à 100 000 ou 150 000. Elle serait d'abord légitime, juste et cohérente, mais aussi plus efficace. En effet, contrairement à une idée grossièrement reçue, le système actuel n'empêche pas la présentation de candidatures hors sols voire farfelues. En revanche, il complique gravement voire empêche la présentation de candidatures certes modestes et peu présentes dans les institutions, mais très implantées depuis des décennies dans le paysage politique et militant. C'est le cas, parmi d'autres, de celle de Philippe Poutou.
Une candidature singulière et légitime
Notre parti le NPA est issu d'un courant politique né à la fin des années 1920 en opposition au stalinisme. Les militantEs de son ancêtre immédiat, la LCR, furent parmi les moteurs de Mai 68, et la LCR porta les idées révolutionnaires sans discontinuer au sein du mouvement social jusqu'à sa dissolution en 2008. Avec Olivier Besancenot en 2002 et 2007, puis Philippe Poutou en 2012 et 2017, voilà 20 ans que nous participons à l'élection présidentielle. Nous sommes de toutes les luttes sur nos lieux de travail, de vie et d'études. Nous diffusons notre presse, distribuons des tracts et collons des affiches chaque semaine, et pas seulement quand viennent les élections. Loin des écuries personnelles plus ou moins soutenues par des partis dont le fonctionnement est lui-même peu démocratique, notre candidat a été désigné et son programme élaboré à la suite d'un processus démocratique de débat interne.
Tout cela s’incarne dans la candidature de Philippe Poutou, au profil atypique dans une campagne présidentielle mais beaucoup plus en phase que la quasi totalité des autres candidats avec les réalités de la vie quotidienne de la majorité de la population. Ouvrier licencié, élu municipal sur une liste anticapitaliste mais pas politicien professionnel, Philippe Poutou est l’un des porte-parole d’un camp social, celui des exploitéEs et des oppriméEs, rarement audible dans le débat public. Les propositions que nous portons sont à l’image du profil de notre candidat : radicales, décomplexées, au plus près des préoccupations de la population, en réponse aux urgences écologiques, sociales et démocratiques.
Philippe Poutou détonne
Le début de la campagne a déjà montré qu’au milieu des autres candidats, et notamment des politiciens professionnels de gauche comme de droite, la candidature de Philippe Poutou détonne et incarne la nécessité de s’affronter à ce système, de s’organiser pour le faire, et de défendre la perspective d’une société libérée de l’exploitation et des oppressions. Et l’on voit bien en outre que, malgré les aimables pressions de certains qui voudraient que nous disparaissions au profit d’un candidat « mieux placé », elle ne peut se confondre avec d’autres candidatures à gauche, y compris dans la gauche radicale. Internationalisme, anti-impérialisme, attention aux problématiques et aux luttes écologistes, aux combats contre les discriminations, qu’elles soient racistes, sexistes ou LGBTIphobes, radicalité assumée de nos réponses anticapitalistes, articulation entre notre programme et les luttes : autant d’éléments qui ne se retrouvent, ensemble, dans aucune autre candidature, qui expliquent le succès des meetings et des passages médias de Philippe Poutou, et qui fondent la légitimité de notre campagne.
Alors, pour toutes ces raisons, oui, Philippe Poutou doit en être ! Au delà des désaccords parfois profonds, et alors que la plupart des candidats de gauche ont déjà leurs 500 parrainages, nous appelons donc touTEs les éluEs à lui apporter leurs parrainages afin que la démocratie puisse s'exprimer lors du scrutin du 10 avril prochain.