Le Poitou-Charentes est la région de Ségolène Royal.Qu’on le veuille ou non, la vie politique en est malheureusement marquée. La liste Royal a débauché plusieurs personnalités des Verts, du Modem, ce qui a privé de places certains au PS et fait grincer bien des dents. On y retrouve aussi le camarade qui a mené la lutte des New Fabris, ce qui nous a beaucoup attristés. Mais la volonté de la patronne de la région de faire alliance avec le Modem dès le premier tour a facilité les premières rencontres unitaires à la gauche du PS (sans LO). Le PCF a multiplié les obstacles à l’unité en revenant sur les différents consensus acquis lors des rencontres unitaires. La plus grosse fédération du PCF (Charente-Maritime), avec la majorité des élus dans les autres départements, étaient pour une participation à la liste Royal dès le premier tour. Le reste du PCF, majoritaire à la base, ne voulait pas se prononcer pour le maintien au deuxième tour, en cas de dépassement des 10 %, pour ne pas effrayer les électeurs socialistes qui pourraient être tentés par un vote sanction à gauche au premier tour contre Royal. Les ambiguïtés du PCF et leur volonté hégémonique l’ont isolé au sein des rencontres unitaires et il a fallu tout le savoir-faire manœuvrier de la direction nationale du Parti de gauche pour que ce parti bascule vers la construction du Front de gauche dont ils ont hérité la tête de liste. Ces manœuvres laisseront des traces dans le PG. Il aura fallu bien de la patience et de longues négociations pour qu’apparaissent au grand jour les choix politiques de fond : construire une nouvelle force à gauche indépendante ou refuser de couper le cordon ombilical avec le PS ! Les autres participants (Alternatifs, Fase et quelques militants du PG) se sont regroupés au sein d’une candidature unitaire conduite par notre camarade, Myriam Rossignol.Notre campagne regroupe des militants des classes populaires, bien éloignés des politiciens professionnels qui peuplent les institutions. Nous mettons l’accent sur les transports en commun gratuits. C’est une urgence sociale mais aussi écologique comme vient de nous le rappeler amèrement la tempête meurtrière qui s’est abattue sur notre région la semaine dernière. Nous participons à la mobilisation contre la ligne à grande vitesse (LGV) Poitiers-Limoges. La région de Royal est aussi celle de l’entreprise Heuliez. Un aventurier des reprises d’entreprises (du genre Bernard Tapie) a racheté à vil prix cette entreprise sous-traitante de l’automobile. Depuis, à grand renfort de millions, la région finance tout, même les licenciements, pour que cette vitrine reste en place le temps des élections. Elle en profite pour se donner une image « écologique » en promouvant la voiture électrique (malgré ses batteries au lithium rechargées à l’énergie nucléaire). Le vote pour notre liste intitulée « Pour une Alternative à Gauche » soutenue par les Alternatifs, la Fase et le NPA sera le seul qui permettra de voter à gauche au deuxième tour et d’envoyer des élus vraiment de gauche au conseil régional.La campagne est courte mais le travail intense permet à des militants d’origines et d’identités politiques diverses d’expérimenter le travail en commun.Comment finir notre présentation sans parler de notre camarade Gilles Suze. Ce fut l’artisan infatigable des négociations unitaires pour le NPA. Notre liste lui est grandement redevable. Il nous a quittés le soir même du dépôt des listes. Il reste présent sur toutes nos affiches et tracts comme tête de liste dans le département le plus peuplé de la région, la Charente-Maritime. Mais sa place reste cruellement vide à la table des meetings. http://www.alternativeagauche-poitoucharentes.org/