En exergue du livre de Philippe Poutou Un ouvrier c’est là pour fermer sa gueule !, figure une citation de Coluche qui est très adaptée à la situation que nous avons vécue à Laroque-d’Olmes (Ariège) depuis 2008 : « Pourquoi des mecs élus par nous pour faire ce qu’on veut, au lendemain des élections font ce qu’ils veulent ? »Le 16 mars 2008, la liste « Gauche unie et citoyenne » bat la droite et est élue en intégralité. Elle regroupe des socialistes (13) et des membres de la liste « À gauche toute ! » (10) qui se sont regroupés autour d’un programme avec liberté de parole et de vote, après le premier tour où la droite était arrivée en tête suivie du PS, lui-même suivi de très près par « À gauche toute ! »
Première entorse, deux adjoints « À gauche toute ! » changent de couleur et une autre élue démissionne car on lui a promis un poste d’employée communale… qu’elle n’aura pas !
Pour la suite, voici quelques exemples de non-respect des engagements :- « Organisation de réunions publiques d’information et de débat » : tout juste deux comptes rendus publics de mandat. Pour le troisième (l’an dernier), il y a eu refus. Les sept éluEs « À gauche toute ! » en avons organisé un, dont l’annonce a été censurée sur le journal municipal… Pour tout le reste, il faut poser des questions, aller fouiller pour savoir ce que décide un petit comité du « bureau municipal ».- « Maintien et renforcement des services publics : écoles, poste, trésorerie, eau… » : la « trésorerie » a fermé et le bâtiment (communal) a été vendu. La Poste a été vendue à un privé qui reloue une partie du local et ce sans réaction de la majorité municipale. Pour les écoles, une action pour la défense d’un poste a été trahie par le maire qui avait permis au procureur et aux gendarmes de s’inviter dans les locaux de la mairie où devaient se dérouler des négociations avec l’inspecteur d’académie…
On peut ainsi continuer, sans oublier le soutien du maire et des adjoints « socialistes » à un chef de service qui nous a envoyés au tribunal pour « harcèlement moral » car nous dénoncions son harcèlement des employéEs. Nous avons gagné, mais…
Devant cet état de faits, quatre d’entre nous avons décidé de nous auto-révoquer. Mais nous aurions voulu plutôt organiser un vote de révocation de tout le conseil municipal. La période actuelle et le refus des autres éluEs et citoyenNEs réuniEs nous en ont dissuadéEs.
Jean-Charles Sutra, membre du comité de soutien de Philippe Poutou