Publié le Jeudi 25 juillet 2019 à 16h43.

Préparons les batailles de la rentrée

Samedi dernier, pour tenter de faire oublier la confrontation avec les Gilets jaunes, Macron s'est invité auprès du maillot jaune du tour de France. Par bonheur, c'était un Français ce qui permis à Macron de nous rejouer le coup de la France unie : « On est extrêmement fiers... J’espère qu’on va déjouer la malédiction et réussir à avoir un Français qui arrive avec le maillot jaune sur les Champs-Élysées... C’est tout le pays qui est derrière vous », a-t-il encore dit aux cyclistes qui « rendent notre pays fier, nos concitoyens fiers ». Probablement un peu de jalousie de la part d'un Président sifflé qui ne peut se prévaloir que de 30 % des FrançaisEs derrière lui...

Une répression inédite, une politique brutale

Ces bains de foule, typiques de la Vème République, peuvent devenir l'occasion de rappeler à Macron ou à ses ministres que leur police a malmené Geneviève Legay à Nice, fait disparaître Steve à Nantes, blessé grièvement des dizaines de Gilets jaunes et tué Zineb Redouane à Marseille. Des violences policières qui s'inscrivent dans une politique de répression des mouvements sociaux, avec les attaques contre le droit du travail et les interdictions de manifester. Une politique répressive qui vise à empêcher toute contestation de sa politique de régression sociale.

Après le droit du travail, la SNCF et l'assurance chômage, les retraites sont dans le collimateur du gouvernement. Sous prétexte d'allongement de l'espérance de vie et du coût, le pouvoir envisage de mettre en place un système dit « par point » qui permettrait aux gouvernements suivants de baisser les pensions en fonction du budget de l'État. Un budget construit avant tout pour aider le patronat à sauvegarder ses profits et qui conduira a une baisse générale des pensions. Le financement des retraites serait largement assuré en annulant des exonérations de cotisations sociales, en réduisant le chômage et en assurant l'égalité femmes-hommes. Le prétendu maintien de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans est de fait effacé par la mise place d'une décote pour tout départ avant cet âge. Le « libre » choix de départ, présenté comme âge d'équilibre, sera en réalité reporté à 64 ans dès la mise en place de cette contre-réforme avec une évolution à l'allongement de la durée du travail d'ores et déjà prévu. Un système qui ne permettrait pas mieux de compenser les aléas des parcours professionnels, notamment pour les femmes, pendant que la prise en compte de la pénibilité continuera à être combattue par le patronat.

Construire les ripostes

Affaiblie par la multiplication des bavures policières, les affaires de Benalla à Rugy, et la persistance des apparitions des Gilets jaunes, la majorité gouvernementale bénéficie de l'inexistence d'opposition politique. D'une part, les partis de gouvernements de « gauche », au personnel et aux politiques interchangeables avec ceux de droite... D'autre part, à gauche du PS, des alliances, recompositions, qui cherchent avant tout à mettre en avant des têtes d'affiche dans la perspective des prochaines élections présidentielles.

En même temps, les mobilisations sociales se poursuivent : des luttes prolongées à La Poste, dans les hôpitaux (notamment dans les services d'urgence), dans les entreprises de nettoyage et de maintenance dans les hôtels, avec les travailleurs/euses sans-papiers de Chronopost Alfortville, dans la lutte pour la justice pour Adama Traoré, dans les mobilisations pour la justice climatique. Avec une ténacité, une radicalité qui caractérise la mobilisation des Gilets jaunes.

Des ingrédients qu'il faudra mettre au service d'une convergence, d'un élargissement des colères, notamment pour préparer un affrontement décisif pour les retraites.

Le mercredi 24 juillet