Depuis trois semaines maintenant, les cheminotEs sont en grève. Ils et elles ne sont pas seulEs à se mobiliser contre la politique de Macron : étudiantEs, salariéEs du privé, fonctionnaires, retraitéEs, migrantEs… Les jours qui viennent seront de nouvelles occasions pour amplifier et faire converger le mécontentement.
Alors que le gouvernement et la direction de la SNCF veulent nous faire croire que la grève des cheminotEs s’enlise et serait désormais presque inexistante, les cheminotEs, trois semaines après le début de leur mobilisation, tiennent bon et sont toujours massivement en grève.
Un gouvernement fragilisé
Ils et elles ont été rejointEs par les étudiantEs, des salariéEs du privé, des agentEs du public comme on a pu le voir le 19 avril dernier. Et ce n’est pas terminé puisque dans les jours qui viennent, dans de nombreux secteurs, la mobilisation est à l’ordre du jour. Les éditorialistes de tout poil et les éluEs LREM peuvent répéter, sur toutes les ondes, que la convergence des luttes n’est pas à l’ordre du jour et n’a jamais existé, la journée de mobilisations du 19 avril prouve le contraire. En effet, elle a constitué un moment de rencontre important, dans la rue, des différents secteurs mobilisés, mais aussi dans des assemblées générales ouvertes ou co-organisées dans différents secteurs. La journée du 19 avril a été importante car elle a montré la volonté de porter des revendications communes contre la politique de Macron qui n’est faite que pour enrichir une minorité de la population au détriment de la majorité. Et pour éviter toute coagulation, le gouvernement sort la matraque, en particulier contre les étudiantEs. Vendredi 20 avril au petit matin, l’université Paris 1-Tolbiac a ainsi été vidée manu militari, faisant plusieurs blesséEs, dont l’un serait dans un état grave. Les étudiantEs des universités de Lyon, Strasbourg, Grenoble et Montpellier ont également subi des attaques policières, ainsi que les manifestations du jeudi 19 avril. Cette violence est le signe que le gouvernement se sent fragilisé.
Amplifier, converger
L’élément principal sur lequel les militantEs peuvent agir directement, c’est évidemment la convergence des grèves, des mouvements des différents secteurs et le dépassement dans les jours qui viennent des divisions et des blocages des directions syndicales confédérales. Il faut arriver à faire converger les mouvements de la jeunesse, des EHPAD, de la fonction publique, notamment de La Poste, des hôpitaux, des Finances publiques et bien sûr des agents SNCF et, au-delà, des salariéEs du privé et des retraitéEs. Les points communs et les passerelles existent mais que la convergence ait effectivement lieu, il faut que les forces militantes se rassemblent consciemment, localement et nationalement, dans chaque secteur professionnel. Car nous n’avons pas, pour plusieurs raisons, un calendrier syndical à la hauteur, qui serait un point d’appui pour construire cette convergence. Mais dans les jours qui viennent, trois dates sont importantes et peuvent être des points d’appui pour amplifier le mécontentement et montrer un peu plus encore du début d’un changement du climat politique : le 1er Mai, le 3 mai, date où une partie de l’éducation nationale mais aussi les finances publiques seront en grève, et le 5 mai, journée de manifestation contre Macron.
Le « touTEs ensemble » pour faire dérailler ce gouvernement
Le véritable enjeu dans les jours qui viennent est d’amplifier le changement de climat politique qui commence à voir le jour. La convergence des luttes, des grèves ne doit pas se faire en terme de « solidarité » avec les cheminotEs, mais bien en termes de « touTEs ensemble », de plate-forme convergente pour la défense des services publics, contre les politiques d’austérité du gouvernement, faites de cadeaux au MEDEF et d’attaques contre les salariéEs.
Du côté des organisations politiques de gauche, l’appel à l’unité, initié par Olivier Besancenot et le NPA, autour des cheminotEs et de l’ensemble des services publics, rejetant les politiques antisociales du gouvernement, continue d’être un outil utile pour toutes celles et ceux qui luttent aujourd’hui. C’est dans le même état d’esprit, « marcher séparément, frapper ensemble », qu’un grand meeting unitaire est appelé le 30 avril prochain, place de la République, à partir de 18 heures, pour donner une tribune aux mobilisations qui se construisent actuellement et montrer que touTEs unis contre Macron nous pouvons gagner. Il y a urgence à regrouper syndicats, partis, et associations autour d’exigences communes, pour un rassemblement dans la durée, un tous et toutes ensemble, une grève générale pour faire reculer Macron.
Joséphine Simplon