Publié le Mercredi 2 septembre 2009 à 19h57.

Primaires, poudre aux yeux

Ainsi, l’Université d’été du PS marquerait le début de sa rénovation… Le ralliement de la direction socialiste - à commencer par Martine Aubry - au principe des « primaires ouvertes » pour désigner le candidat à la présidentielle de 2012 serait le point de départ de la reconquête… Est-ce si sûr ?

Cette affaire des primaires constitue une nouvelle étape dans l’adaptation du Parti socialiste au présidentialisme et à la logique des institutions de la Vè République. C’est désormais chose entendue : l’élection présidentielle serait l’alpha et l’oméga de la vie politique et les partis condamnés à n’être que des « écuries » présidentielles.

Ainsi, la rentrée du PS ne se fait évidemment pas sur la riposte politique et sociale à Sarkozy. Mais, malgré toutes les déclarations vertueuses de sa direction, elle ne se fait pas non plus sur l’élaboration du « projet » socialiste censé redynamiser la gauche. Cette tâche, périodiquement annoncée, est à nouveau sacrifiée : la discussion sur le mécanisme de désignation du candidat (ou de la candidate) prend le pas sur toute autre considération.

Autre sujet central pour les socialistes : la question des alliances. En clair : l’ouverture à François Bayrou et au Modem. Vincent Peillon a ouvert le bal, rassemblant en une touchante photo de famille Daniel Cohn-Bendit, Marielle de Sarnez et Robert Hue. Bien sûr, quelques éminences socialistes ont protesté. Et Martine Aubry a renâclé. Mais, à la mairie de Lille, elle-même a fait alliance… avec le Modem ! La tentation est chaque jour plus forte. Assez logiquement : le PS ayant renoncé à combattre les institutions antidémocratiques et ayant renoncé à proposer un projet politique s’opposant sur le fond à la gestion sarkozienne du capitalisme et de sa crise, pour revenir aux affaires, il tente de rassembler une hypothétique majorité électorale sur la base d’un contenu ne fâchant pas les centristes.

Disons-le franchement : une telle perspective, par ailleurs aléatoire, est totalement étrangère à la défense des intérêts du monde du travail.

François Coustal