Publié le Lundi 27 juin 2022 à 01h22.

New PS  ?

Gérard Filoche, inspecteur du travail, a été membre de la LCR, puis du Parti socialiste de 1994 jusqu’en 2018. Il anime la Gauche démocratique et sociale. Gérard Filoche a accepté de nous donner son point de vue sur l’état du PS et de sa direction. Il va sans dire que ces analyses, notamment son appréciation des gouvernements de gauche, n’engagent pas le NPA…

 

Depuis des mois et des années fleurissaient les #plusjamaisPS sur les réseaux sociaux notamment. Même des militantEs chevronnéEs et des intellectuelLEs tombaient sans trop de recul dans cette facilité. C’était le cri naturel et légitime de ceux qui se sentaient trahis par un appareil dont le nom officiel est « socialiste » et qui, en pratique, aide davantage l’actionnariat que le salariat. Le quinquennat maudit de François Hollande et Manuel Valls a démultiplié ces réflexes de façon haineuse : « Ils nous ont fait trop de mal, on n’en veut plus jamais, chassons-les de la gauche et de nos horizons. »

Sauf que l’histoire réelle est un peu plus complexe que l’histoire projetée sous le coup des indignations d’un moment. Avec la social-démocratie et le PS, il s’agit d’un vieil appareil idéologique et structurel du mouvement ouvrier français (et international) qui ne disparaît pas, comme ça, d’un seul coup, sans être remplacé physiquement et politiquement. 

 

Tout parti traditionnel, comme les autres institutions, a une « nature de classe »

Il ne peut pas échapper au classement : soit un parti de la bourgeoisie, soit un parti du salariat. Sur quels critères en juger ? On retiendra : la genèse, l’histoire, la continuité, la référence programmatique, la fonction sociale, la base sociale et la place dans les luttes de classe.

Par exemple, la genèse : le Parti démocrate US est, à l’origine, esclavagiste, c’est un parti bourgeois de naissance ; le PS français est à l’origine ouvrier, fusionnant en 1905 au « Congrès du Globe », sous l’égide de Jaurès et de la IIe Internationale, les divers courants socialistes naissants (guesdistes, vaillantistes, jaurésiens…) en une seule « SFIO », section française de l’internationale ouvrière.

La scission entre SFIO et SFIC en 1921 n’a pas changé la nature de classe entre les deux branches.

Les deux partis ont traversé 100 ans d’histoire avec des pratiques différentes mais sans rompre avec leurs origines. Leurs trahisons, celles non pas de leurs militantEs mais de leurs appareils, l’un s’alignant temporairement sur les crimes de la contre-révolution stalinienne, l’autre s’alignant en dernier ressort sur l’impérialisme dominant, ont-elles changé historiquement leur nature d’origine ? La réponse est non : avec des hauts et des bas, les appareils ont eu un rôle contre-

révolutionnaire en agissant selon les fluctuations des rapports de forces sociaux entre les classes dominantes et dominées. C’est avec l’union des gauches en 1936, 1945, 1981, 1997 que les avancées sociales les plus importantes ont été arrachées. Le PS a trahi en 1914, sitôt Jaurès assassiné, il a trahi en 1936, en 1939, en 1945, en 1956, en 1958, en 1968, en 1983, en 1988…

Certains inventent une « rupture » en 1983 suivie d’un déclin « fatal » à la mode du Parti radical : mais cette date n’est pas celle d’une « coupure épistémologique » et, à l’épreuve des faits, ce n’est pas celle d’un changement de « nature de classe ». Car après tout, les « crimes » de l’appareil du PS sont « pires » avec Guy Mollet (et les pouvoirs spéciaux votés par le PCF) en 1956, lorsqu’ils faisaient 500 000 morts en Algérie. Tout est relatif mais c’était « pire » de rédiger la constitution antidémocratique de la Ve République que de faire la proportionnelle en 1986 (ce qui valut le départ de Rocard du gouvernement).

Et la prétendue « parenthèse » de 1983 n’a pas empêché Lionel Jospin de 1998 à 2000 d’imposer la loi sur la réduction de la durée du travail à 35 h hebdomadaire sans perte de salaire, la plus avancée au monde.

En fait le PS s’était installé durablement jusqu’à ce jour comme un parti « ouvrier bourgeois », la tête dans les institutions et les pieds dans le salariat. Cette expression « parti ouvrier bourgeois » est celle de Lénine (lui-même, à l’origine, membre de la majorité du « parti ouvrier social-démocrate russe »). Il l’a utilisée pour le Labour party et à propos du « Lloydgeorgisme ». Elle traduit le mieux possible la caractéristique de ces partis : ils n’existent que dans la mesure où ils ont une base sociale dans le salariat, suffisante pour l’influer, le contrôler et le vendre, en échange de concessions sociales et de prébendes – pour l’appareil – que la bourgeoisie ne peut faire autrement, alors, que de céder. Ils sont à la fois « électoralistes » et « électoralistes » ce qui veut dire qu’ils n’existent pas sans être suffisamment à gauche pour obtenir des voix des salariés, et sans être suffisamment droitiers pour que la bourgeoisie les reconnaisse du fait qu’ils contrôlent ces voix.

C’est cette nature qui les distingue des partis « bourgeois-bourgeois » et qui induit des combats particuliers, une stratégie spécifique vis-à-vis d’eux, de la part des révolutionnaires au sein du salariat (la stratégie du front unique).

Le fait que le PS s’appelle « socialiste » depuis un siècle est un élément de sa continuité, de sa reconnaissance auprès de millions de salariéEs. Sa fonction sociale est fluctuante : chaque fois qu’il a été au gouvernement, il a penché du côté de la bourgeoisie tout en concédant de façon chaotique ce qui est impérativement réclamé par sa base militante et électorale : les 40 h, les 39 h, les 35 h, les 2, 3, 4, 5 semaines de congés payés, le droit du travail, la sécurité sociale, la retraite à 60 ans… Ce sont ces concessions présentées comme des victoires qui lui valaient chaque fois, crédit pour sa renaissance. Il s’appuyait sur ces conquêtes partielles. Chaque fois qu’il est retombé dans l’opposition, l’appareil a cherché à reconstituer sa base perdue et promis à nouveau de satisfaire les revendications élémentaires, telle est l’histoire profonde et durable du PS : il s’est appuyé, pour exister ainsi, sur des liens profonds ancrés historiquement dans les municipalités, dans les départements, dans les régions, au Sénat, à l’Assemblée et aussi des liens associatifs anciens et multiples. Il a aussi des liens syndicaux forts : la CFDT, deuxième syndicat de France, 600 000 adhérentEs, une partie de notre grand salariat, est même devenue la base forte du « social libéralisme » et des courants droitiers du PS.

C’est ainsi que le PS, balayé en 1969 à 4,5 % des voix, est arrivé au pouvoir en mai 1981 comme un « effet différé » de mai 68. Balayé en mars 1993, il s’est relevé comme le principal parti de gauche en 1995 et est revenu au pouvoir en moins de 3 ans, avec la gauche plurielle. Et en son sein une forte Gauche socialiste, militante, jeune et syndiquée a même pu se développer de 1995 à 2002 puis de 2003 à 2008, et encore davantage de 2012 à 2016 (si elle était restée unie, elle aurait pu l’emporter en fusionnant, comme c’était son projet, avec les autres composantes du mouvement social). 

On ajoutera que « la classe dominée », parce que justement elle est dominée, est encore plus attachée à ses partis traditionnels que la classe dominante ne l’est aux siens. La bourgeoisie française a longtemps été décrite avec ses alternances d’orléanisme et de bonapartisme : le salariat français n’est pas encore émancipé de son histoire prolongée, partagée entre le stalinisme et la social-démocratie. Et quand on regarde ailleurs, au Portugal de 1974, au Brésil de Lula, du Nicaragua à l’Inde, du New Labour de Blair au Labour de Corbyn, du Pasok à Syriza, ce n’est que lentement qu’on voit se dégager à une échelle de masse des courants, des luttes, des théories, des partis réellement nouveaux : les crises, soubresauts, recompositions, sont loin d’être finis, les « vieux partis » ne mourant que quand ils sont remplacés dans la vie réelle, et ils ne le seront sans doute totalement qu’à l’occasion de grandes victoires de révolutions socialistes qui changeront l’humanité. 

 

Est-ce que le quinquennat maudit 2012-2017 de Hollande-Valls a changé la nature de classe du PS ?

Il a bien failli. Disons que ce n’était pourtant pas fatal en 2012. Hollande contrôlait les institutions comme aucun socialiste avant lui. Rien n’était joué. Pour grossir le trait : Blum sans grève générale aurait pu faire du Hollande, et Hollande avec une grève générale aurait pu faire du Blum. Il se trouve que le mouvement social avait monté, depuis la défaite de justesse de Jospin en 2002 : grands combats de 2003 et 2010 pour la défense des retraites, CPE en 2006, grands succès électoraux en 2004, 2008. Hollande a dû sa belle victoire de mai 2012 à ce rapport de forces, il a donc été obligé de manœuvrer au tout début jusqu’au congrès de Toulouse d’octobre 2012 : mais c’est après, sans aucune « excuse », en trahissant le « programme » (pourtant pas révolutionnaire !) du PS de 2011 qu’il a imposé le rapport Gallois, l’ANI de 2013, la loi Sapin, les lois Ayrault-Touraine sur les retraites, la politique de l’offre et le CICE, puis les lois Rebsamen, Macron 1 et 2, et enfin El Khomri. Hollande a défait en droit du salariat, ce que Blum, Mitterrand, et Jospin avaient fait. Il a fait reculer le Code du travail dans ses principes fondamentaux plus d’un siècle en arrière.

Cette brutalité réactionnaire, Hollande l’a payée cher dans la mesure où il a dû agir contre le PS dont il était issu : la résistance a commencé au sein du parti et pas seulement dans la rue, mais au congrès de Toulouse et jusqu’au congrès de Poitiers en juin 2015. Hollande et Valls ont perdu leur majorité au sein du groupe parlementaire, du CN et du BN du PS : au point qu’ils ont cherché à se débarrasser du parti… ils l’ont combattu durement du haut de l’Élysée et de Matignon, ils ont dénoncé ses opposants organisés résolument dans la Gauche socialiste, ils ont menacé de les exclure, ils y ont fait une chasse aux sorcières, ils ont dénoncé ses députés « frondeurs », ils ont voulu le dissoudre, le contourner, le changer de nom, l’intégrer dans une autre coalition (« belle alliance populaire »). Il y a eu 14 manifestations de rue contre la loi El Khomri et le gouvernement aurait basculé si cela n’avait été la brutalité de Valls et sa répression policière.

La Gauche socialiste a bataillé de toutes ses forces et a bâti une opposition sans précédent, plus qu’au temps de Marceau Pivert, plus que tous les précédents courants oppositionnels de gauche (30 % des voix ! et ce, parce que l’appareil trichait avec les voix !). Et l’Élysée et Matignon n’ont pas réussi : aucun député n’a voté la loi El Khomri, ils ont du mâter le PS à coup de 49-3. Hollande a dû se retirer dès le 1er décembre 2016. Et Valls a été balayé dans une primaire socialiste le 29 janvier 2017 ! Presque 20 % des cadres du PS ont rompu et sont passés à droite chez Macron.

Parce que Hollande n’a pas respecté l’histoire et la réalité de ce « parti ouvrier bourgeois » ni la façon « électoraliste » et « électoraliste » dont il dépendait de sa base sociale, il a été minorisé (il lui est resté autour de 25 %) aux congrès suivants d’Aubervilliers (avril 2018) et de Villeurbanne (septembre 2021).

Olivier Faure, devenu majoritaire, était l’ancien chef du groupe parlementaire PS et en juillet 2016 (fidèle aux votes unanimes du congrès de Poitiers de 2015) il avait refusé le « renversement de la hiérarchie des normes » dans le Code du travail (la fin de l’état de droit dans l’entreprise, la loi l’emportant sur le contrat). Le PS était passé de 180 000 membres en 2012 à 18 000 membres en 2018 : ses députés étaient passés de 300 à 28 élus. Soit il justifiait la trahison de Hollande-Valls, et mourait, avatar ayant perdu sa base sociale et définitivement passé dans le camp bourgeois, soit il effectuait un sursaut, et se retournait vers l’unité de la gauche pour se ressourcer.

Ceux qui, alors, criaient « #plusjamaisPS » étaient les plus nombreux à gauche mais n’exprimaient qu’une indignation morale sans avoir de recul théorique et historique suffisants : en fait l’appareil PS, quasi détruit, s’est auto-défendu et il a survécu, en recherchant ce qui était sa tradition historique dans la mesure où le reste de la gauche ne construisait pas encore un autre grand parti de gouvernement.

 

L’unité de la gauche est une aspiration profonde au sein du salariat (devenu majoritaire sociologiquement avec 88 % des actifs)

Les exploités savent d’instinct qu’il faut se grouper pour faire face aux exploiteurs, et ils cherchent à utiliser tous les éléments organisés qui se qui se situent dans leur camp. Olivier Faure, a proposé dès 2018, un « un candidat commun qui ne soit pas socialiste, ni vert, ni communiste, ni insoumis mais qui soit tout ça à la fois ». Cela lui a valu une forte guerre de tous les droitiers « Hollandais » (Stéphane Le Foll, François Rebsamen, Bernard Cazeneuve, Hélène Geoffroy, Jean-Christophe Cambadélis, Carole Delga) et il s’est fait attaquer sur son propre terrain de défense et de renouveau du PS : « puisque s’il proposait l’unité c’était pour ne pas reconstruire le PS, il le bradait… »

En été 2019, la rupture s’est effectuée brutalement entre François Hollande et Olivier Faure quand ce dernier a été plus incisif aux journées de Blois : « Si Mélenchon doit être candidat, c’est au travers d’une candidature collective. […] S’il y a des désaccords, ils doivent être tranchés publiquement par un vote démocratique populaire. […] Rassemblons-nous d’abord sur les idées et désignons ensuite le candidat pour les porter. » Ce furent des hauts cris de la part des membres de la « TOA » (texte d’orientation A, la motion des droitiers « Hollandais »). Dans cette dispute, le conseil national de septembre 2020 vota à 90 % pour l’unité de la gauche contre Hollande à 10 %.

Dans le Monde (25/01/2022) Michel Noblecourt raconte : « Olivier Faure n’a pas hésité en 2019 à dénoncer la “trahison” de Hollande, incriminant la déchéance de nationalité et la loi travail ».

Stéphane Le Foll dans Ouest France est entré violemment en guerre : « Je n’aime pas la manière dont ma propre famille politique traite les anciens ministres de François Hollande, dont je suis. » « Quand j’étais au bureau du PS, il y avait Jospin, Strauss-Kahn, Aubry, Delanoë, Mélenchon, Fabius, Mauroy… Quand on se réunissait, je peux vous dire que ça volait haut. Vous avez vu qui y siège aujourd’hui ? On n’est même pas descendu en deuxième division. Là, on est en DH ! » « Je ne sais pas si vous vous rendez compte de la faiblesse dans laquelle se trouve le Parti socialiste aujourd’hui. »

Mais à ce moment-là, en 2019, 2020 et 2021, hors du PS, ni LFI ni le PCF ni EELV ne voulaient écouter sérieusement Olivier Faure : celui-ci, isolé, se vit donc, en interne, imposer la candidature Hidalgo dont il ne voulait pourtant pas. Et il ne réussit pas à la faire se retirer à l’occasion de la « primaire populaire » du 29 janvier 2022 puisque ni Mélenchon ni Jadot ni Roussel ne voulurent y participer. Anne Hidalgo, « aubryste », se réfugia « dans les bras de Hollande » croyant ajouter de la notoriété à sa campagne, alors que ça la fit reculer à 1,70 %.

Le « retour » de Faure avec la NUPES n’est donc pas, de ce fait, une surprise. Faure a obtenu le 19 avril 2022, après le désastre du premier tour de la présidentielle, une majorité de 167 voix contre 101 au CN du PS pour engager des négociations unitaires avec LFI, EELV et PCF.

L’enjeu est toujours clair, toujours le même, pour l’appareil : s’unir ou périr. Et c’est aussi ce qui explique le « gauchissement » des bases politiques qu’a pu proposer Faure pour l’alliance : Smic à 1 500 euros, retraite à 60 ans, limitation des non-CDI à 5 % par entreprise, salaire maxima à 20 smic, abrogation de la loi El Khomri, rétablissement de l’ISF, blocage des prix, allocation jeunesse à 1 063 euros, réduction de la durée du travail, transition écologique, et VIe République. Avec le « programme partagé », le PS revient sur des positions voisines du « programme commun » et des 110 propositions de François Mitterrand. Cela ne surprend que ceux qui n’ont pas la bonne théorie politique et historique pour comprendre ce qu’est la nature du PS.

L’union NUPES aurait dû et pu se faire il y a des années : on a vérifié que ça marchait, l’unité ça paie. Si elle avait été faite plus tôt, elle aurait été consolidée plus tôt, la dynamique aurait été encore plus forte.

 

Tout ça permet aussi de comprendre que rien n’est joué : les droitiers autour de Hollande, Delga, Cazeneuve, Mennucci, Cambadélis, Assouline, ne baissent pas les bras. Ils mènent une bataille d’enfer pour renverser Olivier Faure et les siens : les dirigeants de Paris sont allés jusqu’à saisir la justice contre « leur » parti pour faire invalider statutairement l’accord de la NUPES mais ils ont perdu le procès en appel. Ils font feu de tout bois, sans pour autant être d’accord sur les modalités de la stratégie de rupture, entre ceux qui partent seuls, ceux qui veulent d’abord organiser une scission collective, ceux qui ont présenté d’autres candidats anti NUPES, ceux qui appellent déjà à un autre parti comme Le Foll au Mans le 16 juillet, ceux comme Cambadélis qui veulent « gagner le prochain congrès ». François Rebsamen a démissionné et appelé à créer un autre « parti progressiste ». Cazeneuve a démissionné puis est revenu avec Hollande et Carole Delga soutenir des candidats anti NUPES à Tulle. Delga a présenté 73 candidats dissidents hors sigle du PS, hors plateforme unitaire, qui ont réussi dans bien des cas à empêcher la NUPES d’être au 2e tour, mais tout en faisant eux-mêmes des scores minables. De façon générale en scissionnant le parti à 1,70 % des voix, tous ces droitiers dissidents n’ont guère d’avenir.

Mais il reste à Olivier Faure la tâche difficile d’assurer durablement une majorité de son parti capable de participer sur une base de gauche à la reconstruction de la gauche : lui-même se dit volontiers favorable à un nouveau « congrès du Globe » refondateur à la manière de Jaurès en 1905. Pour le retour à « une maison commune » de toute la gauche, démocratique, pluraliste, unitaire et sur un programme dont il restera à confirmer qu’il est ambitieux dans la transformation sociale. 

Les « #plusjamaisPS » deviennent parfois laudateurs de façon excessive de ce qui apparaît à tort comme un « new PS » : l’expression est utilisée dans les réseaux sociaux, par des militants qui étaient haineux à son égard hier et qui en deviennent étonnamment amoureux excessifs. Ils ont bien raison de se réjouir que cela participe avec la NUPES du retour de la gauche unie et donc des chances de vaincre la droite, mais il reste à consolider tout cela, à créer une dynamique unitaire à la base seule capable de contrôler les appareils et de les pousser plus loin dans la révolution sociale que ce qu’ils veulent et pensent atteindre.

Soyons favorables à une grande maison commune de toute la gauche pourvu que le pluralisme y soit minutieusement, démocratiquement, scrupuleusement organisé. N’opposons pas, ne clivons pas a priori, réforme et révolution, les deux se nourrissent pour faire la course vers « la sociale » : réformistes et révolutionnaires doivent partir ensemble sinon il n’y a même pas de course et soyons-en certains, quand il y a l’unité réussie de tous, ce sont les révolutionnaires qui l’emportent dans les derniers kilomètres.  

 

Sources :

• Mémoires Gérard Filoche tome 2, les années PS de 1994 à 2018, le quinquennat maudit, Ed. Atlande, 2022.

• Histoire du Parti socialiste, Jacques Kergoat « Coll. Repères », La Découverte.

• « Union » de G. Filoche 2019, supplément à la revue mensuelle Démocratie & socialisme (30e année), Ed. Atlande.