Pour celles et ceux qui n’ont pas le nez sur le calendrier électoral, sachez que celui-ci est déjà scruté et archi-scruté. Les municipales en 2026 et les présidentielles en 2027, dans une situation politique et sociale instable, austéritaire et fascisante, sont au cœur des préoccupations de la gauche qui veut croire à ses chances après le succès du NFP lors des législatives anticipées de juillet 2024. Ses chances ? Au pluriel, car pour l’instant, ça tire à hue et à dia.
Alors que les Écologistes viennent de tenir congrès mi-avril, que le PS a ouvert le sien qui se tiendra du 13 au 15 juin à Nancy, que LFI penche, paraît-il, vers le « communalisme », chacun rode sa stratégie électorale… dans son coin. Sans parler même du PCF, de Ruffin et de toutes personnalités qui à gauche de la gauche se verraient bien percer.
Pas en reste, Lucie Castets, candidate introuvable du NFP pour le poste de Premier ministre à l’été 2024 et recalée par Macron, usant du pouvoir indu que lui confère la 5e République, a annoncé le 23 avril dans une tribune parue dans Libération sa volonté qu’une primaire à gauche s’organise. Pour cela, elle appelle à une réunion le 2 juillet pour « poser la première pierre de la victoire ».
Elle sait pouvoir compter sur la mobilisation de celles et ceux qui ont fait le succès du 7 juillet dernier. Lucie Castets se pose en défenseure appuyée de l’unité et d’une candidature commune qui pourrait être décidée, sur la base du programme du NFP, d’une implication des associations, partis et syndicats, par « une primaire des gauches », une « concertation entre partis » ou « une convention citoyenne ». Qu’importe le flacon…
Il y a là une forme de bon sens salutaire et évident… mais dans le contexte de nos institutions — première restriction — et qui fait fi — deuxième restriction — des mois qui viennent de s’écouler et des choix tactiques des uns et des autres pour faire vivre le programme du NFP.
Autant le dire, le flacon nous importe un peu quand même. L’unité à froid, par en haut a bien peu de chances de fonctionner si d’abord les idées du NFP ne sont pas défendues et portées par la rue, par un profond élan démocratique qui dépasse la vision étriquée que veut bien nous en donner la bourgeoisie à travers la 5e République. C’est aussi à cette tâche qu’une gauche de rupture devrait s’atteler.