Après un 17 décembre très suivi, où les grévistes RATP ont défilé au coude à coude avec les grévistes de la SNCF, la grève est encore très forte.
Partout, on s’organise pour s’occuper pendant la trêve des confiseurs, pendant que des confiscateurs, eux, murmurent la pause de la grève. Sur tous les piquets de traminotEs, au lendemain des annonces syndicales, c’est la soupe à la grimace. Les chefs de file de l’UNSA et de la CFDT, en tête, sont allés donner du « Monsieur le Premier ministre » à Matignon et sont ressortis, de leurs dires, relativement satisfaits des concessions annoncées ; la CGT, de son côté a appelé à une manifestation pour la rentrée. Compris de tous : les dirigeants des organisations syndicales ont sifflé la mi-temps… ou serait-ce les arrêts de jeu ?
Convictions renforcées
Quoi de plus opposé pourtant aux efforts fournis par les grévistes pour tenter de faire vivre cette grève, pour convaincre les collègues de s’y mettre ou d’y rester ; d’inviter sur son dépôt ou de se rendre aux instances de concertation des autres secteurs en lutte ? Quoi de plus contraire à l’allure qu’a aujourd’hui le mouvement avec des cheminotEs, des traminotEs et des profs qui sont fermement engagés avec de nouveaux secteurs qui se joignent à la lutte, comme les ouvrierEs d’EDF.
Comme les grévistes n’ont pas attendu les directions syndicales pour organiser cette grève, ils ne les attendront ni pour la faire durer ni pour l’étendre. Partout on prépare les temps forts. Les caisses de grève s’emplissent et les rencontres avec les autres secteurs se multiplient.
Les cheminotEs et les traminotEs continuent de se retrouver pour construire leurs grèves. Aujourd’hui on ne s’offusque ni ne se blesse des propositions de report aux calendes grecques de la prochaine manifestation : on en prépare une autre, plus proche. Qu’il faille suspendre le mouvement pour permettre aux ParisienEs de se mouvoir alors même que la capitale se désemplit — habituel en ces périodes de fin d’année —, ne surprend pas. Si les méthodes syndicales agacent, elles ne peuvent guère mieux. Loin d’altérer la motivation des grévistes elles renforcent leurs convictions, développant chez certainEs une combativité opiniâtre qui ne risque pas de s’estomper de sitôt.
Désormais, deux objectifs s’imposent devant les bus immobilisés : poursuivre l’organisation de la grève et se rendre visibles. Dans la tête des grévistes et parfois même sur leurs lèvres les objectifs se dégagent d’eux-mêmes : il faut continuer à mobiliser les collègues, s’organiser à l’échelle de plusieurs dépôts/gares ; voter dans chaque assemblée générale un comité de grève qui soit la direction que les grévistes se donnent pour diriger leur lutte… et quelle lutte !
Correspondants