À l’heure où ces lignes sont écrites, le mouvement contre la destruction de notre système de retraites bat son plein depuis le 5 décembre. La nouvelle journée d’action du mardi 17 décembre a été un moment clé dans cette longue bataille pour sauvegarder le principe d’un financement solidaire des retraites, conçu comme un progrès social et non comme une aumône de fin de vie pour des travailleurEs exténués.
Longue bataille en effet car ce gouvernement plein de morgue et de mépris veut aller jusqu’au bout. Tel est son mandat, telle est sa raison d’être, telle est la psychologie de ses représentants. Aussi cette bataille ne se gagnera pas par KO, par forfait, ou sur tapis vert. Non, cette bataille se gagnera aux points. Les leurs contre les nôtres.
Combat de touTEs contre touTEs
Les leurs ? Ceux d’un système de calcul des pensions totalement baroque et opaque en apparence, mais parfaitement limpide dans les faits et sa philosophie pour qui n’est pas dans le déni ou la mauvaise foi, celle d’un jeu vidéo où les travailleurEs tenteront d’accumuler par tous les moyens des points de (sur)vie dans un univers(el) où tout est fait pour les leur rendre inaccessibles, au prix d’un combat de touTEs contre touTEs : privé contre public, jeunes contre vieux, hommes contre femmes, blancs contre racisés, insiders contre outsiders, urbains contre ruraux, avec ou sans emploi… Et si d’aventure le joueur venait à compléter sa quête de points après avoir battu tous les « boss », l’architecte de la Matrice pourra souverainement et à tout moment les transformer en bitcoin de singe, par le simple fait de la loi d’airain de la « conjoncture économique », de la règle d’or de « l’équilibre budgétaire », de l’évolution fatale de la « démographie ». Ready player one... same player shoot again... game over.
Classe contre classe
Les nôtres ? Ceux d’un système solidaire, démocratique, prévisible, assurant à chacun une retraite digne et décente par une autre répartition des richesses. Augmentation des cotisations dites patronales et disparition à terme des cotisations dites salariales. En d’autres termes, tout le salaire socialisé doit être pris sur les profits des capitalistes ! Diminution du temps de travail à 32 h sans perte de salaire, revalorisation du SMIC et des minima sociaux à 1 800 euros net, augmentation des salaires et revenus dits de remplacement de 300 euros net, égalité salariale entre hommes et femmes, régularisation de tous les sans-papiers pour qu’ils et elles puissent être payés décemment et profiter des cotisations qu’ils et elles versent, retraite à 60 ans avec un retour aux 37,5 annuités, retraite précoce pour les travaux les plus dangereux et fatigants.
Les leurs ? Mensonges, atermoiements, insultes, opacité, manipulations, omissions, répression. Les nôtres ? Solidarité, unité, radicalité, démocratie, auto-organisation, luttes, blocages, manifestations, grèves. Chacun sa pratique, classe contre classe.
Nous avons besoin de vos dons
Dans un contexte politique et social aussi prenant, où les effets de la grève sur le porte-monnaie se font déjà sentir, avouons qu’il n’est pas aussi facile que d’habitude de faire appel à votre générosité pour soutenir financièrement le NPA. Pour autant, parce que l’avenir dure longtemps et que, plus prosaïquement, les dépenses de notre parti ne feront pas grève en 2020, nous avons besoin de vos dons ! Même si nous brisons un genou à ce gouvernement en lui faisant retirer son plan scélérat, la lutte sera loin d’être terminée... Et pour cela, il faudra aussi de l’argent ! Voilà pourquoi nous le redisons une fois encore : le NPA ne peut pas boucler son budget courant avec les seules cotisations régulières de ses militantEs. Les dons de fin d’année font partie intégrante des recettes vitales à l’organisation.
Sylvain Madison