Publié le Jeudi 2 février 2012 à 09h58.

Succès de la journée anti-FN organisée par l’Institut d’histoire sociale de la CGT

À l’initiative de l’Institut CGT d’histoire sociale, une journée entière était consacrée, jeudi 19 janvier, au siège de la confédération, aux rapports de l’extrême droite avec le mouvement ouvrier, et plus spécialement de la progression des idées du FN au sein des entreprises. Cette initiative ouverte aux autres organisation (SUD, FSU, Visa etc.) été un franc succès puisque plus de 400 syndicalistes ont pu y participer. Alors qu’initialement la plus grande salle de réunion, celle de la commission confédérale nationale était prévue, c’est le grand patio de la Confédération qui a dû être utilisé, sans pouvoir satisfaire pour autant aux nombreuses demandes d’ inscription envoyées à l’Institut. Première bonne surprise, le public plutôt jeune et attentif, tranchait avec certaines autres initiatives, et la rengaine habituelle sur la dépolitisation de la jeunesse et sa fermeture au combat syndical. Beaucoup d’interventions de militantEs voulant faire partager leurs expériences ou poser des questions ont pu s’exprimer autours des quatre thèmes abordés : les fascismes en Europe, approches historiques ; l’extrême droite en France, approches historiques ; le Front national, positions et stratégies ; l’instrumentalisation du social par le Front national.

Il serait fastidieux de rendre compte de l’ensemble des exposés et des débats qu’ils ont suscités dans un si court article, d’ores et déjà, certains sites de la CGT en ont fait un large écho, et l’IHS a pris la décision de restituer l’intégralité des travaux sous la forme d’une brochure qui sera largement diffusée.

En conclusion d’une journée à laquelle il a assisté du début à la fin, le secrétaire de la CGT a réaffirmé que les idées développées par le FN étaient incompatibles avec les valeurs du mouvement ouvrier. Il a rappelé l’exclusion des rangs de la CGT, dont a fait l’objet en février 2011 un secrétaire de syndicat de Moselle, Fabien Engelmann figurant comme candidat sur une liste du Front national. Fait assez exceptionnel, cette exclusion avait été suivie d’un courrier à tous les secrétaires de syndicats et à toutes les structures de la CGT, rappelant toutes les raisons qu’avait le mouvement syndical à combattre les positions racistes et les tentatives de division de la classe ouvrière véhiculées par le F Haine. Il s’est enfin engagé à interpeller les autres organisations syndicales, afin qu’elles aussi s’engagent à exclure de leurs rangs les militants du FN.

Le succès de cette initiative démontre que la prétendue montée des idées racistes et discriminatoires au sein du mouvement ouvrier n’est pas inéluctable. Certes, il est bien tard, et cette préoccupation aurait dû être prise très en amont d’une situation où la désespérance sociale et la défiance envers les partis politiques font le lit des projets réactionnaires de l’extrême droite. Les militantEs du NPA s’engageront à poursuivre le débat et surtout l’action contre l’extrême droite dans les entreprises où ils et elles militent, comme sur les facs ou dans les quartiers populaires.

Alain Pojolat