Publié le Vendredi 18 octobre 2013 à 19h20.

UMP : entre affaires et guerre de chefs

Sarkozy, Fillon, Copé... Les rivalités agitent une UMP paralysée et sans ressort face au FN. Celui-ci attire l’électorat de droite, dont une large fraction se dit favorable à des accords droite - extrême droite. Cela pendant que les affaires alimentent la chronique...Fillon se proclame candidat de la « vraie rupture » et affirme être « en conflit avec Nicolas ». « Il faut que je me libère » affirme-t-il sans rire ! Et Copé cherche à occuper la place abandonnée par Fillon pendant que Sarkozy essaye de se défaire des affaires qui le rattrapent comme elle rattrapent l’UMP.Certes, il a pu bénéficier d’un non-lieu dans l’affaire Bettencourt, mais il n’en est pas quitte pour autant avec la justice. Dans l’affaire Karachi, les accusations, en France par un ancien intermédiaire — Ziad Takkiedine — ou en Libye par d’anciens proches de Kadhafi, ne sont pas élucidées. Et deux journalistes, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, le soupçonnent de détenir un compte en Suisse. 

« Politique » du fric...Dans le même temps, Éric Woerth, l’ancien trésorier de l’UMP, a été renvoyé en correctionnelle.  Alliot-Marie fait l’objet d’une information judiciaire pour « abus de confiance » au préjudice de plusieurs associations locales, au sujet de mouvements de fonds suspects entre des associations liées à l’office de tourisme de Saint-Jean-de-Luz et un hôtel de luxe... dirigé par Bernard Marie, père d’Alliot-Marie !À Corbeil-Essonne, Dassault doit être entendu comme témoin assisté pour « complicité de tentative d’assassinat ». Cela fait suite aux déclarations d’un homme de main du millionnaire en fuite depuis qu’il a tenté d’assassiner un de ses acolytes qui probablement réclamait son dû. Et cela dans le cadre d’une enquête pour corruption, abus de biens sociaux, blanchiment et achat de votes présumés...Cerise sur le gâteau, Patrick Balkany, député-maire de Levallois-Perret, intime de Sarkozy déjà condamné en 1996 à quinze mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité pour avoir utilisé trois employés municipaux à son service personnel, est l’objet d’une enquête pour récidive ainsi que pour avoir empoché des commissions occultes versées par les entreprises travaillant pour l’office des HLM des Hauts-de-Seine. Il est accusé par Didier Schuller, ex-élu RPR, condamné en 2007 pour financement illégal du RPR, d’avoir bénéficié d’une partie de cet argent qu’il aurait investi dans des biens immobiliers...À l’UMP, la « rupture » avec le fric, c’est pas pour demain !

Yvan Lemaitre