Le mercredi 28 octobre s'est tenu la quatrième réunion de la gauche anticapitaliste et antilibérale consacrée aux élections régionales.
La réunion a débuté par la présentation d’une déclaration du Front de gauche rassemblant le Parti communiste, le Parti de gauche et la Gauche unitaire. Elle a de fait constitué la base de discussion de la soirée, mettant ainsi de côté l’offre politique issue du Conseil national du PCF que nous jugions pour notre part inacceptable (voir Tout est à nous ! n°28). Cette nouvelle déclaration a de fait réouvert les discussions. En effet, ce texte constitue à bien des égards un élément que nous avons considéré comme une avancée. Elle acte que le cadre unitaire ne pourra être le Front de gauche actuel, qu'elle ne considère plus la constitution de majorité de gauche dans les régions comme un préalable à un accord unitaire et que désormais, cette participation est soumise à conditions.
L’ensemble des forces politiques présentes hors du Front de gauche (La Fase, le FSQP, les Alternatifs, M'PEP...) ont fait le même constat : cette nouvelle proposition comporte à la fois des avancées par rapport au texte adopté par le Conseil national du PCF mais des points essentiels restent à préciser, en particulier sur la nature des conditions d'une participation aux exécutifs, mais également sur le statut de ce texte par rapport à celui qui a été adopté très majoritairement par la direction du PCF trois jours plus tôt.
Malgré les nombreuses questions, nous n'avons pas eu franchement de réponses claires, précises. De plus, certaines interventions comme celle de la Gauche unitaire ou celle des représentants du PCF, ont été une petite inflexion par rapport à l'introduction faite par le PG, indiquant que pour eux «pas même une feuille de papier à cigarette ne séparait la déclaration du Front de Gauche et le texte de la direction du Parti communiste».
Pour nous, cette déclaration est un pas en avant certes, mais encore insuffisant. En effet, il est primordial de parler du contenu, du programme que nous pourrions défendre ensemble, ce qu'a toujours refusé le Front de gauche jusqu'alors. Pour lui, il est primordial de parler d'abord de ce qu'ils appellent «la stratégie», c'est-à-dire leur objectif d'aboutir à des majorités de toute la gauche, avant même de discuter de l'élaboration d'un programme en rupture avec la gestion du capitalisme. Pour nous, l'important n'est pas la fin du film mais bien évidemment le début, ce qui commence par se mettre d'accord sur un programme pour les régions, programme qui ne peut pas être qu'«applicable dans le champ de compétence régionale» comme il est indiqué dans la déclaration du Front de gauche. Pour le NPA, c'est une question essentielle car nous discutons des alliances en fonction du programme, des réponses aux besoins sociaux des salariés et de la population face à la crise.
La question des gouvernements de régions, les exécutifs, est également une question centrale qui en découle. Pouvons nous aller gérer des régions dominées par les politiques du PS et/ou des Verts aujourd'hui ? Pour notre parti, la réponse est clairement non. Nous ne voulons faire le grand écart, c'est-à-dire, par exemple, défendre dans la campagne des élections régionales l'arrêt des subventions aux entreprises du privé et ensuite voter, au nom de «l'aide à l'emploi» (autrement dit l'aide au patronat), ces mêmes subventions une fois que l'on gère dans les exécutifs...
C'est cette cohérence politique que nous portons dans ces réunions unitaires, celle d'une gauche de combat rompant avec la gestion responsable de ce système. Après une réunion de travail du lundi 2 novembre, enfin consacrée au programme, une nouvelle réunion aura lieu le mardi 10 novembre, deux jours après la réunion de notre Conseil politique national. Une étape importante dans le débat.
Sandra Demarcq