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Publié le Vendredi 10 mai 2013 à 12h11.

« Union nationale » : la duperie

La crise sociale et politique suscite de nouvelles vocations de rassembleur de la nation. Bayrou, dans son rôle préféré, décrète « la patrie en danger » alors que Marine Le Pen se voit déjà en « chef » de la nation rassemblée… Ils espèrent trouver ainsi les faveurs de l'électorat populaire qui voit dans les jeux politiciens traditionnels une impasse et dans l'alternance droite gauche une tromperie.Selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche, 78 % des Français rêveraient d’un gouvernement d’union nationale ou technique, seul capable, paraît-il, de trouver des solutions à la crise en dépassant les a priori idéologiques. Du moins, c'est ce que prétendent les commentateurs… Et il ne manque pas de vocations politiciennes pour flatter cette illusion.

Offre de service aux classes dirigeantes…Au sein même de l'UMP, Apparu, un proche de Juppé, envisage un gouvernement UMP-PS, Bayrou ou Borloo sont en gros sur le même thème, et Marine Le Pen semble maintenant habitée par son nouveau personnage avec plus de conviction que Bayrou. « Il est certain que quand la gravité de la situation est telle que celle-là, si j'étais amenée (…) à être portée au pouvoir par les Français, je ferais probablement un gouvernement d'union nationale », déclarait-elle sur Canal+. Elle ajoutait : « Est-ce qu'on continue dans la direction de l'austérité ? Dans ce cas-là, je comprends la proposition de M. Apparu. Effectivement ils peuvent faire un gouvernement UMP-PS puisqu'en réalité il n'y a aucune différence entre leurs politiques, ça fait des années que cette politique est mise en œuvre ». Marine Le Pen veut, elle, jouer du discrédit du PS et de l'UMP pour vanter l'union nationale… derrière elle et le FN !Quel que soit le scénario dans lequel ces politiciens se mettent eux-mêmes en spectacle, loin de résoudre la crise ou d'apporter des réponses aux besoins de la population, un tel gouvernement n'aurait d'autre fonction que d'imposer à la population, de façon plus ou moins brutale, la continuité et l'aggravation d'une politique qui ne sert que l'oligarchie financière. C'est ce qui a eu lieu en Grèce, en Italie ou en Allemagne quelques années plus tôt, et cela n'a en rien apporté une solution du point de vue des classes populaires. En effet, il ne peut y en avoir sans l'intervention directe de ces dernières pour mettre les puissances de l'argent hors d'état de nuire.

Yvan Lemaitre