Après la fusillade de Trappes qui a tué un jeune de 14 ans, le maire récupère la situation dans le plus pur « esprit du 11 janvier »...
Les faits et les responsabilités de la mort dramatique d’un lycéen de 14 ans, tué par balles à Trappes, ne sont pas encore avérés. Mais ce qui est clair, c’est la réponse apportée par le pouvoir politique local, dans le droit fil de la période post 11 janvier : union sacrée et répression.Malandain, maire « divers gauche » de Trappes, s’est emparé de la situation en se rendant sur les lieux d’un rassemblement spontané de la population, en s’adressant aux familles des deux jeunes blessés, en fermant divers lieux publics (gymnase, etc.), et en annonçant l’initiative d’une marche blanche. Simultanément, il rassemblait les forces de répression qui quadrillent régulièrement la ville, avec une pratique de contrôles répétés vécue par les habitantEs comme un harcèlement quotidien.Lundi 4 mai, la marche blanche a rassemblé plusieurs milliers de personnes représentatives de cette population pauvre des « banlieues », à forte proportion immigrée, en majorité jeunes et très jeunes, encadrée par le service d’ordre de la municipalité. Silencieuse, solidaire du malheur qui frappait un jeune du quartier et sa famille, elle avait pour tout mot d’ordre « hommage à Moussa ». Ici où là, quelques « sucettes » (sans doute confectionnées avec l’aide de la mairie) affichaient « je suis Moussa », écho décalé au « je suis Charlie » du 11 janvier.
Une marche blanche plutôt tricolore !À la tête du cortège, ceints de leur écharpe, le maire Guy Malandain, Benoît Hamon, député PS, Jean-Michel Fourgous, député UMP, Valérie Pécresse, conseillère régionale UMP, tous actuellement en pré-campagne électorale. Contraste saisissant avec une jeunesse qui se sent parfois tout sauf « française », même pas « trappiste », souvent réduite aux frontières de son quartier ou de son immeuble. Une population discriminée, démunie, sans même un hôpital public de proximité, sans perspective économique, livrée à la survie dans un univers de rivalités et d’expédients..La tristesse doit faire place à la colère. En tant que militants révolutionnaires, anticapitalistes, antiracistes, nous devons d’urgence aider les habitantEs des quartiers populaires à s’organiser au sein du mouvement ouvrier afin de lutter contre les discriminations et pour des services publics de santé, d’éducation, de logement, et associer les jeunes qui sont autant d’exclus et de précaires, au combat pour l’émancipation de toutes et tous.
Comité Trappes Saint-Quentin-en-Yvelines