Beaucoup enragent de voir la droite extrême prendre la rue et tenter d’imposer son idéologie réactionnaire. Depuis un an, les manifestations ultras ont été « encouragées » par la politique d’un gouvernement social-libéral qui multiplie les attaques contre le monde du travail, alors que Ayrault et Hollande organisent des dîners mondains avec les patrons français et internationaux...
Le besoin d’une riposte à la hauteur se fait donc sentir. Dans cette perspective, le NPA, par la voix d’Olivier Besancenot, a fait la proposition d’organiser un « week-end de révolte de gauche ». Pour contrebalancer la tendance actuelle, il est impératif de réunir dans une même mobilisation un arc de forces bien supérieur à celui que peuvent mettre en mouvement les seuls partis de la gauche non gouvernementale : construire un rassemblement puissant, impliquant salariéEs, jeunes, militantEs, animateurs et animatrices des mobilisations sociales et ouvrières, des luttes pour le logement, contre le racisme, contre les discriminations, pour l’égalité des droits, contre les remises en cause du droit à l’IVG, etc. Le mouvement de toutes et tous contre l’austérité, le pacte de responsabilité et la casse de la Sécu, contre les politiques discriminatoires…
Pour un appel politico-social le plus large possibleC’est pour discuter de ces impératifs que le NPA a sollicité des rencontres avec les partis membres du Front de gauche, avec Lutte ouvrière et Alternative libertaire. Des délégations du Parti de gauche et du NPA se sont rencontrés lundi 17 février. Elles ont conclu à un large accord sur la « nécessité de ne pas laisser la rue à la droite, à l’extrême droite, aux racistes, antisémites, sexistes et homophobes de tout poil en rassemblant tous ceux qui à gauche refusent la politique du gouvernement. Car "trop c’est trop !" Il est temps que puisse s’exprimer le ras-le-bol de gauche face à la politique pro Medef d’un gouvernement qui crée les conditions de la montée de la désorientation et de la réaction à qui il donne des gages en reculant ! » Constatant que d’autres organisations envisagent des initiatives allant dans le même sens – un appel d’Ensemble, une proposition de Pierre Laurent d’une manifestation contre l’austérité en avril – le NPA et le PG proposent l’organisation d’une marche nationale. Le week-end du 12-13 avril semble la meilleure date, compte tenu du calendrier électoral et des dates de mobilisations syndicales ou associatives prévues. Comme l’indique le communiqué commun publié à l’issue de la rencontre : « Les deux partis ont insisté sur le fait que cette date est juste une proposition. Le succès de toute initiative dépendra en effet d’un appel le plus large possible réunissant responsables politiques, associatifs et syndicaux, collectifs de salariés en lutte (entreprises qui licencient ou menacées de fermeture) et équipes militantes... C’est au collectif qui les réunira que reviendra donc la charge de concrétiser cette volonté commune. »Une rencontre avec une délégation d’Ensemble, mouvement composé de plusieurs organisations du Front de gauche, a exprimé des préoccupations similaires qui devraient permettre que tous se retrouvent dans l’organisation de cette marche. Par la voix de Pierre Laurent, le PCF estime que cette marche « est à notre portée ».Il est regrettable qu’à cette étape, Lutte ouvrière ait décliné notre proposition de rencontre au motif qu’un désaccord existerait sur nos conceptions réciproques de la construction d’une opposition de gauche. Pourtant, pour que « tous ceux qui refuse à la droite et à l’extrême droite le monopole de la contestation de la politique du gouvernement » puissent aider « le monde du travail à relever la tête », il est plus que nécessaire d’agir ensemble. Nous ne renonçons pas à les convaincre de participer à une telle action commune, comme ce fut le cas le 1er décembre.Gageons que dans les jours qui viennent, les militantEs attachéEs à cette perspective se rencontreront dans les localités, dans les entreprises et lieux d’étude pour, ensemble, préparer la riposte au pacte gouvernement-Medef qui renforce la droite et l’extrême droite.
Côme Pierron