Publié le Mercredi 20 juin 2018 à 15h05.

Bordeaux : des grèves payantes dans les cliniques privées

Retour sur la multiplication des conflits dans les cliniques privées de la capitale girondine. 

À la clinique Bordeaux-Nord (qui appartient à un groupe familial détenant cinq cliniques, un EHPAD et des sociétés de sous-traitance), le 12 juin, jour de la dernière réunion de négociation salariale, nous étions une centaine de salariéEs au débrayage à l’appel de la CGT, pour les salaires et des postes. Avec 2,3 millions de bénéfices et des années sans augmentation de salaire, sauf celles minimes liées à l’ancienneté, l’annonce d’une augmentation de 1 % a suscité beaucoup de colère. Certaines collègues de chirurgie ambulatoire ont même fait grève dès le matin. 

Cela faisait deux mois que les négociations salariales avaient débuté : nous revendiquions environ 200 euros net et des postes supplémentaires, notamment en gastroentérologie, chirurgie ambulatoire, orthopédie et réanimation. 

Lors des deux premières réunions de négociation, la direction est restée bloquée à 1 % d’augmentation alors que nous avions revu nos revendications à 2,5 %, correspondant au montant du CICE (crédit d’impôt), soit 1 million d’euros. La direction a rejeté cette proposition. Dans la journée, on a pu lui dire directement ce qu’on pensait, notre ras-le-bol. Un bon moment !

Contagion

Dans une autre clinique du groupe, la menace de grève a permis d’augmenter l’enveloppe des négociations. En fin de journée, la direction a dû concéder aux salariées de la clinique une augmentation de 1 %, 300 euros net de prime de participation exceptionnelle et la promesse de répondre concrètement aux besoins des postes. 

Qui plus est, depuis plusieurs jours, les salariéEs de la sous-traitance Loghos (restauration et ménage) débrayaient 2 heures presque tous les jours pour les salaires. Sous prétexte que le Smic a augmenté en janvier et que des salariéEs bénéficiaient de la revalorisation de la grille conventionnelle, la direction a considéré que les augmentations avaient eu lieu ! Les collègues doivent donc se contenter d’un « chèque cadeau » de 50 euros. Une aumône ! Le 12 juin, la CGT Loghos a aussi appelé au débrayage. Et si la réunion de négociation n’a débouché sur rien, les salariéEs n’ont pas dit leur dernier mot.

Deux jours plus tard, à la clinique Tivoli, située à deux pas et appartenant au groupe Saint-Gatien, les salariées se sont mises en grève, à l’appel de l’intersyndicale SUD, FO et CGT, pour une augmentation de 150 euros net et des postes. Elles ont obtenu 0,35 % d’augmentation, deux postes et l’ouverture de négociations salariales en juillet. Elles restent déterminées et ont déjà promis de repartir en grève en septembre si les négociations n’aboutissaient pas. 

Des grèves qui redonnent confiance ! 

Isabelle Larroquet