Publié le Dimanche 1 mai 2016 à 09h13.

Bordeaux : Des salariées d’une maison de retraite en grève

Le 15 avril dernier, une dizaine de salariées (sur les 46 que compte l’établissement) de la maison de retraite des Carmes à Bordeaux, soutenues par le syndicat Sud, se sont mises en grève pour dénoncer leurs conditions de travail et la précarité de leurs contrats.

Leurs revendications : la création de postes en CDI (des salariées enchaînent des CDD depuis plus d’un an), des moyens supplémentaires pour assurer des soins de qualité et l’organisation d’élections professionnelles en juin. Pour ce qui est des élections, la direction les a acceptées, une obligation à laquelle elle n’a pu se soustraire.

Mais pour ce qui est du reste : rien. Les grévistes ne revendiquent pas d’augmentations de salaires ni de primes, ce qui serait pourtant bien légitime. Ce qu’elles mettent en avant, c’est leurs difficultés à s’occuper correctement des résidentEs dans le respect de leur dignité. Les témoignages parlent d’eux-mêmes : on leur demande en 20 minutes de réveiller le résidentE, de faire sa toilette et de lui donner son petit-déjeuner… La semaine précédant le mouvement, un résident a dû dormir à même le matelas par manque de draps. Il manque aussi parfois des gants… Une honte quand on sait que le montant mensuel versé par les résidentEs est d’un minimum de 2 500 euros...

Maltraitance institutionnelle

Cet Ehpad (établissement d’hébergement des personnes âgées dépendantes) qui accueille 76 résidentEs, appartient pourtant à un groupe DomusVi, le troisième groupe privé d’accueil des personnes âgées en France et en Espagne.

Devant l’indifférence de la direction, les salariées, qui dans un premier temps avaient décidé de reprendre le travail, n’ont finalement pas été travaillé ce lundi 25 avril. Elles ont déjà prévu d’aller à la manifestation contre la loi El Khomri ce jeudi 28.

Cette situation n’est malheureusement pas isolée. De plus en plus de salariéEs de maisons de retraite alertent la population et les pouvoirs publics sur la prise en charge déplorable des personnes âgées et sur la maltraitance institutionnelle organisée par des groupes pour lesquels la satisfaction des actionnaires passe avant la vie des résidentEs et des salariéEs.

Correspondante