Publié le Mercredi 23 avril 2025 à 14h00.

Droits des travailleur·E·s Le 1er Mai, mobilisation générale

Près de deux ans après le grand mouvement contre la réforme des retraites, version Borne et Macron, les puissants de ce monde continuent de ponctionner les travailleurEs pour augmenter les profits. Autant de raisons de s’unir et de se battre à l’approche du 1er Mai.

Le Premier ministre a dévoilé le 15 avril ce qui s’avère être un mantra… bien de droite : « C’est devenu presque une loi universelle : plus l’impôt est lourd, plus les contribuables se dérobent et moins les investisseurs s’engagent ». Le Newton de l’économie entend ainsi continuer la politique de ses prédécesseurs qui a pourtant largement échoué : celle dite de l’offre, qui consiste à faire des cadeaux au patronat et à faire peser la dette de l’État sur les travailleurEs (voir article page 3), en la faisant passer pour une loi scientifique.

Menaces sur les revenus des travailleurEs

La dernière annonce d’Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics, appuie cette orientation. La voilà qui cherche à opposer les actifEs et les retraitéEs, comme d’autres avant elle, ont divisé les travailleurEs du public et du privé. Elle propose de réfléchir à supprimer l’abattement fiscal de 10 % sur les revenus dont bénéficient les retraitéEs : « Je pense, à titre personnel, qu’on ne peut pas indéfiniment mettre à contribution les actifs pour financer les nouvelles dépenses sociales liées au vieillissement ». CQFD. Les niches fiscales patronales, elles, se poursuivent !

Tout cela, alors que l’augmentation du coût de la vie n’est pas rattrapée par les salaires et que la guerre commerciale de Trump fait peser le risque d’une dégradation de l’économie qui a déjà et aura encore plus demain des conséquences sur les plus pauvres en Europe et à travers le monde. Tout pour les profits !

Impérialisme et menaces écologiques

Face aux politiques protectionnistes qui avivent la guerre commerciale et les tensions inter-­impérialistes, les travailleurEs du monde ont les mêmes intérêts : stopper ce déchaînement, qui, sur tous les continents, accélère les processus extractivistes et productivistes, accélère le réchauffement climatique et la dégradation du vivant et engendre des inégalités et des souffrances. 

Face à la menace écologique comme face aux guerres coloniales, comme à Gaza et en Cisjordanie, au Congo, en Ukraine, qui mettent en jeu la question des ressources ou des débouchés économiques, les travailleurEs du monde en entier ont à opposer une autre logique que celle du profit. Le 1er Mai sera l’occasion de le dire haut et fort, de s’organiser car il y a toutes les raisons pour que cette journée internationale des droits des travailleurs et des travailleuses soit une journée de mobilisation pour des mesures d’urgence sociale, écologique et sanitaire et démocratique.

S’organiser face à l’urgence

L’issue des dernières élections montre à quel point nous avons besoin d’être uniEs et organiséEs pour faire face au déni de nos droits : démocratiques (puisque Macron est passé outre nos choix en nommant deux Premiers ministres de droite) ; sociaux (puisque la macronie est passée outre notre voix avec ses 49.3 répétés) ; écologiques et sanitaires, puisque du nucléaire en passant par l’eau en bouteilles, jusqu’aux pesticides, la libéralisation économique se fiche pas mal de notre santé et de l’état de la planète.

Nous avons besoin de créer des contre-pouvoirs à la base, sans croire au sauveur suprême et à des institutions dévoyées, mais en croyant à la force de notre auto-organisation. Si les comités NFP sont encore trop peu nombreux, ils peuvent être un moyen de créer des dynamiques pour porter un programme d’urgence. 

En étant toujours plus nombreuses et nombreux, nous pourrons envisager la rupture avec ce système. Cette rupture passe par des revendications simples qui si elles vont jusqu’au bout posent la question de qui décide ? qui a le pouvoir ? Les profits ou un projet de société pour vivre ensemble dans le respect ?

Le 1er Mai, c’est l’occasion de faire vivre cette part de nous-mêmes qui se bat pour l’emploi, les salaires, le partage du temps du travail et l’émancipation du travail. C’est l’occasion de réaffirmer qu’un toit, c’est un droit, que l’éducation et la santé doivent être accessibles à toutes et tous partout sur le territoire. De réclamer aussi des services publics de qualité et l’extension de la gratuité. De demander l’expropriation de l’industrie pharmaceutique, l’arrêt du nucléaire. Le 1er Mai, on manifeste, on s’organise, on discute. Du pouvoir des travailleurEs viendra demain.

Fabienne Dolet