En ce mois de mai 2021, les professions hospitalières, mais aussi libérales, la plupart harassées par la pandémie, contestent une énième fois l’immuable manque de considération dont elles sont l’objet.
La pandémie de Covid-19 a joué un rôle de révélateur de la crise que vit le monde hospitalier depuis plusieurs années à force de coupes massives de leur budget. Un rôle de révélateur du manque de reconnaissance des personnels hospitaliers. Un rôle de révélateur de la volonté des gouvernements de sacrifier le service public hospitalier au profit du privé.
Mobilisations multiples
En ce mois de mai, quand ce ne sont pas des mobilisations service par service, ce sont les différentes catégories qui se mettent en grève.
Le 5 mai, lors de la journée internationale des sages-femmes, des centaines ont manifesté pour alerter sur leurs conditions de travail. Elles réclament une revalorisation de leur profession et davantage d’effectifs, à la hauteur des responsabilités qui leur sont confiées.
Le 11 mai, c’est le tour des infirmierEs et aides-soignantEs des « réa », qui sont descendus dans la rue dans pas moins de 117 villes. Ces unités hospitalières sont au cœur de la lutte contre le covid. Ils répondaient ainsi à l’appel de l’Union des réanimations en France pour une reconnaissance des syndicats d’infirmiers, de la CGT et de Sud, pour des revalorisations salariales mais aussi une reconnaissance de leurs compétences spécifiques, qui fait cruellement défaut à l’heure actuelle.
Le 21, ce seront les excluEs du Ségur n°1, auxquels se sont greffés les excluEs du Ségur n°2. En Finistère, une grande journée de mobilisation est prévue, avec la présence d’HK, à Carhaix, petite ville bretonne qui est symbolique du combat pour la défense de l’hôpital public, à laquelle se joindront les théâtres occupés du Quartz (Brest) et de Cornouaille (Quimper).
Le 29, le Collectif inter-hôpitaux appelle à rejoindre, sur tout le territoire, la mobilisation internationale pour défendre l’accès aux soins, pour l’arrêt des fermetures de lits et réclamer la révision des projets de restructuration.
Un touTEs ensemble est nécessaire
Toutes ces mobilisations sont légitimes et à soutenir, et témoignent du ras-le-bol ambiant qui règne dans les hôpitaux. Si certaines et certains démissionnent en nombre, d’autres tentent de se mobiliser malgré les effets d’annonce du gouvernement sur les pseudo revalorisations de carrière qui ne font que diviser les différentes catégories de personnels. Et surtout réduire les mobilisations.
Mais au-delà des questions salariales, le problème des effectifs reste crucial : continuer à faire fonctionner les services à flux tendu n’est plus soutenable. CertainEs collègues refusent de revenir sur leur temps de repos.
Pourtant la question la plus importante, et qui n’est malheureusement pas nouvelle, c’est l’éparpillement de toutes ces forces et luttes, de toutes ces journées de grève sans lendemain.
Depuis le 16 juin 2020, qui fut une journée exceptionnelle de mobilisation de l’ensemble des personnels, et qui aurait dû être le début d’un toutes et tous ensemble, avec salariéEs et usagerEs, rien n’a été initié. Les réponses du gouvernement (n’accorder que des miettes salariales) et le choix de certaines directions syndicales de demeurer l’arme au pied ont cassé cette dynamique qui pouvait être prometteuse.
C’est bien avec cette dynamique que nous devrons renouer si l’on veut réellement sauver l’hôpital public, les conditions de travail et la qualité des soins.