Alors que les contaminations à Covid-19 sont en hausse de 8 % en une semaine, les réanimations de 4 %, que dans certaines régions elles explosent comme à Dunkerque, Nice ou en Moselle, Olivier Véran et le gouvernement maintiennent leur stratégie perdante du « stop and go ».
Une stratégie insuffisante face aux variants, qui fait de nos vies, nos amours, notre culture, nos familles, les variables d’ajustement pour faire baisser le taux de reproduction du virus… et pour maintenir coûte que coûte les profits. Mais qui ne dessine absolument aucune perspective de sortie du covid. Car les confinements du week-end, qui s’ajoutent aux couvre-feux, nous orientent de plus en plus vers un confinement généralisé.
Horizon bouché, y compris côté vaccins
Un tel confinement ne réglera rien tant que des moyens massifs ne seront pas injectés dans la santé ou l’éducation, pour dédoubler les classes et les cantines, tant qu’une mobilisation unitaire ne lui imposera pas une politique démocratique où les citoyenEs bâtiront eux-mêmes et elles-mêmes les mesures efficaces pour se protéger, dans les lieux de travail, d’éducation, de loisirs, tant que les mesures de tests et d’isolement se résumeront souvent à un simple coup de fil, sans donner les garanties de revenus, de logement à ceux qui en ont besoin. Bloquer puis repartir dans l’épidémie, voilà l’horizon qu’ils nous proposent.
Et même côté vaccins, l’horizon est bouché par les pénuries et l’apartheid vaccinal, conséquence des brevets des trusts de la vaccination. Les études en Israël et en Écosse, qui ont déjà vacciné un grand nombre de personnes, confirment pourtant la grande efficacité des vaccins disponibles.
En Écosse, le risque d’hospitalisation est réduit de 85 %, quatre semaines après la première injection du vaccin Astra-Zeneca à 490 000 personnes. Avec des résultats quasi comparables pour les personnes de plus de 80 ans, ce qui fait qu’en France son utilisation va être étendue aux personnes de 65 à 75 ans atteintes de comorbidités. Et pour la première fois, une étude démontre une réduction de 67 % de la transmission du coronavirus, chez 17 000 volontaires participant à une étude en Angleterre, au Brésil et Afrique du Sud, avec ce même vaccin. En Israël qui vaccine sa population, y compris les colons, mais pas les PalestinienEs, des études indépendantes confirment que le vaccin Pfizer a évité 92 % des cas de covid grave chez 600 000 personnes vaccinées.
Les profits valent plus que notre santé
Le code de la propriété industrielle confère aux laboratoires un monopole de fabrication et d’exploitation dans le monde entier. Cependant des dispositions intégrées dans les lois internationales pourraient atténuer la portée néfaste de cette loi en soumettant les industriels de la santé au régime de la « licence d’office », qui permet aux gouvernements de suspendre un brevet afin de produire les médicaments dont la qualité ou la quantité ne sont pas satisfaisantes lorsque les conditions sanitaires l’exigent. Et la loi du 23 mars 2020 sur l’état d’urgence sanitaire donne la possibilité au gouvernement de prendre « toute mesure permettant la mise à disposition des patients de médicaments appropriés pour l’éradication de la catastrophe sanitaire », de réquisitionner « tout bien et services nécessaires à la lutte contre la catastrophe sanitaire » et de prendre « des mesures temporaires de contrôle des prix de certains produits ».
En mai 2020 Macron annonçait que « le vaccin sera un bien public mondial, c’est-à-dire qu’il n’appartiendra à personne, mais [qu’]il appartient à tous ». En février 2021, ce bonimenteur répète « [qu’]on doit absolument assurer l’accès mondial aux vaccins » mais affirme en même temps « [qu’]il est normal quand quelqu’un innove qu’il ait une propriété intellectuelle ». Il refuse donc d’imposer aux laboratoires d’abandonner leurs passe-droits, et de les réquisitionner. Appliquer ces deux dispositions permettrait pourtant d’augmenter la production et de réduire la contamination sur toute la planète.
Les pays pauvres demandent aussi la suspension des droits de propriété intellectuelle de l’OMC mais les gouvernements occidentaux préfèrent protéger les profits. L’OMS a ainsi accusé fin février les pays riches d’accaparer de la majorité des doses.
Une campagne pour l’accès universel aux vaccins
La pétition « Brevets sur les vaccins anti-covid, stop. Réquisition ! » a réuni 48 organisations syndicales et associatives et une centaine de personnalités. Son objectif est de créer une forte mobilisation. Ses initiateurEs se sont réunis avec des scientifiques et des militantEs qui ont lancé d’autre appels, comme l’Initiative citoyenne européenne. Un texte unitaire (« Pour défendre le bien commun, il faut libérer la production des vaccins ») pose la question des brevets et l’exigence de la réquisition. Le 11 mars sera un premier temps fort de cette mobilisation, avec conférence de presse, débat unitaire sur les réseaux sociaux et probablement un rassemblement à Paris. Des initiatives peuvent être prises aussi au niveau local. Le 11 mars est en effet la date anniversaire de la déclaration de pandémie par l’OMS, et ce jour-là, à l’OMC, sera de nouveau discutée la demande de levée des brevets déposée par l’Afrique du Sud et l’Inde, soutenue par une centaine d’ONG, à laquelle les représentants de la France de Macron, de l’UE et des USA s’opposent.
Pétition en ligne : https://www.wesign.it/fr/sante/brevets-sur-les-vaccins-anti-covid-stop-requisition-