Publié le Mardi 3 février 2009 à 18h58.

Des appels contre la psychiatrie sécuritaire

Le week-end du 7 et 8 février sera un week-end de réflexion de ceux qui, en psychiatrie, se mobilisent contre le cours sécuritaire que veut imposer Sarkozy. 

Le 7 février a lieu le meeting de l’appel « la nuit sécuritaire » auquel désormais près d’un millier de participants sont inscrits.  

Le 8 Février, les initiateurs de l’appel « contre les politiques de la peur » proposent une rencontre à la bourse du travail de Saint Denis de 9h30 à 17h30. les initiateurs d’autres initiatives (nuit sécuritaire, contre le fichage, collectifs contre la loi Bachelot, contre la réforme de l’ordonnance de 1945,etc) y sont conviés dans la perspective d’Etats Généraux pour les Droits et Libertés 

La multiplication des appels, (un autre texte l’appel des appels à recueilli lui aussi des milliers de signatures) et leur succès, est le signe d’une forte volonté de résistance aux politiques sécuritaires dont le but et de stigmatiser et de réprimer ceux là même qui sont victimes des politiques libérales.  

Ce mouvement est le bienvenu à un moment ou la psychiatrie publique est l’objet d’attaques convergentes qui visent les acquis de la politique dite « de secteur ». Cette politique a été élaborée dans la résistance et au lendemain de la guerre et mise en pratique à partir des années 70. Elle considère la personne atteinte de troubles psychiques d’abord comme une personne en souffrance, un être humain et un citoyen à part entière. Elle vise à assurer l’essentiel des soins hors de l’hôpital, sans enfermer ni couper la personne soignée de la vie sociale. 

Après le « discours d’Antony » entièrement consacré par Sarkozy à la mise en place de moyen de contrôle et de répression, c’est le « rapport Couty » qui vient de paraître et préconise l’abandon des principes progressiste de la politique de secteur. 

La démarche des appels s’inspire du succès rencontré par la pétition « pas de zéro de conduite pour les enfants de moins de 6 ans » 

Les suites qui leur seront données ne peuvent que s’inscrire dans la situation nouvelle de remobilisation dont le 29 janvier a été le révélateur dans la société en général, et dans la santé en particulier.

Cette remobilisation touche l’ensemble du monde hospitalier. La psychiatrie publique, le soin en psychiatrie sont les premières victimes des restructurations, des méthodes gestionnaires imposée par le Plan « hôpital 2007 » et la loi Bachelot. Celles ci nient le travail clinique, au profit de protocoles, d’exigence de résultats et de méthodes répressives. La lutte contre la psychiatrie sécuritaire doit donc s’inscrire dans le combat plus général pour le retrait de la loi Bachelot, tout comme dans les luttes contre l’ensemble des dispositifs sécuritaires de la « politique de la peur ». 

Le souci des initiateurs des appels de solliciter associations, syndicats et partis, tout comme le souhait de rassembler l’ensemble des démarches engagées sont un gage de réussite.