Doublement des franchises de 50 à 100 euros, attaque contre les affections de longue durée et les arrêts de travail, c’est une coupe massive dans le budget de la santé que Bayrou veut nous vendre dans son projet de financement, au nom des déficits qu’il a lui-même créés !
Une austérité à 44 milliards d’euros. Et pour y arriver, une nouvelle ponction de 5 milliards d’euros sur le budget de notre système de santé déjà exsangue. Voilà le projet de budget 2026 présenté par Bayrou au nom de la lutte contre les déficits. Il s’agit encore de sabrer dans les dépenses, alors que notre système de santé, comme le budget de l’État, souffre essentiellement d’un manque de recettes, avec un déficit creusé à coups de subventions au capital.
Même la très libérale Cour des comptes est obligée de noter que « de 2014 à 2024, le total des allègements généraux de cotisations patronales a presque quadruplé, passant de 20,9 milliards à 77,3 milliards d’euros ». Des exonérations que le budget de l’État va quasi intégralement compenser, creusant ainsi son déficit. Si Bayrou a besoin de 44 milliards, qu’il aille les chercher dans la poche des milliardaires et du CAC 40, qu’il subventionne à coups d’exonérations !
Responsabiliser les patients qui « décident » d’avoir un infarctus ou un cancer du sein ?
Bayrou veut culpabiliser les malades, qui « abusent et qui fraudent », alors que 82 % des fraudes en santé en 2024 — 519 millions sur 628 millions — sont le fait des établissements de santé et des professionnels de ville, selon les comptes de la Sécurité Sociale. Et que les fraudes aux cotisations sociales patronales se montent, elles, à 10 milliards d’euros !
Comme si on choisissait d’être malade, et comme si ce n’étaient pas les médecins qui prescrivaient les soins ! Comme si les patientEs en affection de longue durée étaient des privilégiéEs pour lesquels tout serait gratuit. Déjà gravement malades, ils ont en fait un reste à charge 1,8 fois plus élevé que le reste des patients, car de nombreux soins justement ne sont pas pris en charge par la Sécu.
Les conséquences : une explosion du coût des complémentaires santé, une augmentation des inégalités sociales de santé et du renoncement aux soins. Elles vont frapper encore une fois les plus pauvres, les plus âgés, les plus malades.
Une austérité qui creuse les inégalités sociales de santé
Avec ce nouveau tour de vis pour la santé, l’Ondam (Objectif national de dépenses d’assurance maladie) serait seulement de + 1,9 %. Un choc, alors que face aux besoins, à la dette des hôpitaux, au Ségur non financé, au manque de personnels, même la FHF (fédération hospitalière de France) demandait une augmentation de + 6 %, quand les syndicats des travailleurEs de la santé demandent de leur côté + 10 % !
Pour l’hôpital, la dette va continuer à se creuser, à plus de 30 milliards d’euros. Sous-investissement, fermeture des services, maltraitance des personnels et des usagers vont s’aggraver. Un exemple, au Grand Hôpital de l’Est francilien, des dizaines de médecins étrangers ont reçu l’ordre de rembourser jusqu’à 100 000 euros de primes, qui figuraient pourtant dans leur contrat !
Alors il faut censurer ce gouvernement, dans la rue et dans les urnes ! Et lui opposer une politique qui parte des besoins sociaux, des besoins de santé !
Commission santé sécu social du NPA