Publié le Mercredi 10 février 2021 à 09h56.

En pleine crise sanitaire, on achève bien les infirmières scolaires

Le 26 janvier, les infirmières scolaires s’étaient parées d’or, se drapant dans leurs couvertures de survie pour la grande manifestation de l’éducation. Moins sans doute pour se protéger du froid de l’hiver que pour rendre visible leur colère, elles qui sont trop souvent oubliées, alors qu’elles sont largement maltraitées par l’éducation nationale.

On pourrait penser qu’en ces temps de lutte « quoi qu’il en coûte » contre le Covid-19, le ministère aurait eu à cœur de renforcer la présence des infirmières au sein des établissements. Il n’en est rien, malheureusement.

Un rôle indispensable en milieu scolaire

Alors qu’elles ne sont souvent nommées qu’à mi-temps sur les établissements scolaires, de nombreux postes sont aujourd’hui non pourvus, ce qui semble laisser totalement indifférente l’éducation nationale. Dans le 93, par exemple, un département déjà habitué à la raréfaction de l’offre de soins, il manque actuellement plus d’une soixantaine d’infirmières scolaires.

Mais le pire est sans doute à venir. Le pire, c’est la loi 4D (comme décentralisation, déconcentration, différenciation et décomplexification) prévoyant de faire basculer les infirmières scolaires, qui dépendent actuellement du ministère de l’Éducation, sous la responsabilité des départements. Avec non seulement la crainte d’un renforcement des inégalités entre les territoires, mais aussi celle de les voir, à terme, disparaître totalement des locaux scolaires pour exercer au sein des centres de PMI (Protection maternelle et infantile).

Pourquoi est-il indispensable de défendre la présence d’une infirmière scolaire dans chaque établissement scolaire ? Pas seulement parce qu’elles jouent un rôle de prévention face à l’épidémie, mais aussi parce qu’en cette période où l’accès aux soins, mais aussi la santé psychique ont été fortement dégradées, elles sont parfois le seul ­interlocuteur de ­certainEs jeunes.

C’est tout aussi vrai en ce qui concerne les questions d’éducation à la sexualité, de problématiques liées au genre ou de prise en charge des situations de violence. Mais visiblement, là aussi, derrière les grands discours larmoyants du gouvernement, il n’y a en réalité qu’une politique du chiffre et de destruction du service public.