Quelques jours avant son départ, la ministre de la Santé a daigné accorder à compter du 1er mai 2017 à des infirmières de nuit une augmentation... de 1,50 euro pour 10 heures de travail, soit de 15 centimes de l’heure !
Pour bénéficier de cette aumône, « il faut alterner des horaires de jour et de nuit et être exposé à des rythmes de travail contraignants ». Les infirmières affectées dans des services d’urgence, de soins intensifs, de surveillance continue ou de réanimation sont les seules concernées, leurs collègues travaillant dans d’autres services et pourtant soumises aux mêmes contraintes (être constamment sollicitée, procéder à des soins les plus divers, ne pas dormir…) n’en bénéficient pas.
Par contre, les médecins libéraux sont bien mieux soignés par le gouvernement qui a agréé l’accord entre leurs syndicats et la Sécurité sociale. Depuis ce 1er mai également, les généralistes du secteur 1, et ceux du secteur aux honoraires libres, mais qui se sont engagés à les « maîtriser », bénéficient d’ une revalorisation de leurs tarifs. La consultation « simple » est passée de 23 à 25 euros, et les « complexes » coûtent désormais de 26 à 60 euros. Leur gain supplémentaire sera en moyenne de 16 000 euros.
« Privilégiés économiques »
Le seul de la profession, le Syndicat de la médecine générale (SMG) « ne partage pas la liesse syndicale et corporatiste concernant l’augmentation du montant de la consultation ». Il souligne « que c’est le patient qui paie, sans amélioration de la qualité des soins » et indique « qu’avec un revenu de 6 835 euros net par mois en moyenne, les généralistes restent des privilégiés économiques, sans commune mesure avec les revenus des infirmierEs, aides-soignantEs ou auxiliaires de vie ».
Il écrit aussi qu’« il y a urgence à l’organisation d’un débat démocratique sur le mode et le montant de la rémunération de tous les soignantEs et plus largement sur l’organisation de la solidarité dans le domaine de la santé »... Un constat que partage pleinement le NPA.
S. Bernard