Dans un article intitulé « Une victoire pour la santé publique », l’Humanité du 19 juin publie le courrier adressé par Martin Hirsch, directeur de l’Assistance publique - hôpitaux de Paris (AP-HP) à la CGT. Il annonce la réouverture des urgences de l’Hôtel-Dieu...
Tout en émettant quelques réserves, la CGT de l’AP-HP se félicite « de ce changement d’orientation, de la bouffée d’oxygène, du signal fort ». Pourtant, le service d’urgence sera partagé avec l’hôpital Cochin, ne recevra que les patients « ne nécessitant pas une prise en charge lourde » et il ne pourra y avoir que des hospitalisations de courte durée.Après « l’hôpital debout » inventé par Jean-Marie le Guen, un nouveau concept est né : « les urgences légères »... Les ambulances et les pompiers seront à nouveau autorisés à amener des patients à l’Hôtel-Dieu, mais à défaut de services d’hospitalisation, ceux-ci seront, si besoin, orientés vers d’autres hôpitaux ou hospitalisés pour un court séjour en attente d’un lit disponible. L’Hôtel-Dieu se métamorphose en dispensaire, et deviendra une « gare de triage » des urgences.
Gains et profits ou hôpital public ?Des expertises techniques et économiques et les instances devront confirmer les choix de Hirsch. Or, la Commission médicale d’établissement du groupe hospitalier Cochin - Hôtel-Dieu (représentant le corps médical), composée majoritairement de médecins exerçant une importante activité libérale en honoraires libres à Cochin, a utilisé des arguments fallacieux dans son combat pour la fermeture des urgences et autres services, inventant des manquements à la sécurité des soins, des urgences vétustes alors qu’elles ont été rénovées. Et les beaux bâtiments du plus vieil hôpital de Paris suscitent les convoitises des « investisseurs ».L’Hôtel-Dieu a déjà été dépecé de la plupart de ses services, et la chirurgie ambulatoire et l’ophtalmologie seront à leur tour fermées en 2016. La bataille unitaire doit donc se poursuivre et se renforcer.
S. Bernard