Publié le Dimanche 10 novembre 2019 à 13h41.

Hôpitaux : rendez-vous le 14 novembre pour frapper vite et fort !

À ce jour, près de 269 services d’urgences participent à la mobilisation rejointe depuis le 10 octobre par le corps médical. En lien avec le Collectif inter-urgences, le Collectif inter-hôpitaux coordonne les collectifs locaux qui fleurissent partout en France. 

L’objectif est de regrouper touTEs les hospitalièrEs pour imposer au gouvernement l’augmentation de l’ONDAM, Objectif national de dépenses de l’assurance maladie. Adoptée, le 29 octobre, en première lecture par 339 députéEs sur 527, inscrite dans le PLFSS, projet de loi de financement de la sécurité sociale, cette enveloppe fermée de financement de l’hôpital ne permet même pas le maintien des moyens existants, bien au contraire. Ce premier vote acte l’étranglement financier de l’hôpital public, à la veille des épidémies hivernales, mettant en danger la population. Ce jour-là, le ministre du Budget n’a même pas daigné recevoir la délégation d’hospitalièrEs portée sous ses fenêtres par la mobilisation des médecins. 

Un mouvement qui fait tache d’huile

L’augmentation de l’ONDAM à plus de 4 % est la revendication majeure du Collectif inter-hôpitaux uni au Collectif inter-urgences et soutenu par l’intersyndicale. Cette exigence minimum pour l’hôpital devrait être complétée par celle d’un plan emploi-formation pluri­annuel permettant de répondre aux besoins, de rouvrir les services et les établissements fermés, de disposer partout des lits nécessaires et d’assurer la qualité et la sécurité des soins.

Aujourd’hui, à l’appel du Collectif inter-hôpitaux, plus de 310 services de l’APHP sont en arrêt de codage, asséchant ainsi les ressources de chaque établissement et faisant vaciller l’administration. Le mouvement fait tache d’huile. Annecy, Aulnay, Besançon, Brest, Caen, Clermont-Ferrand, Est Francilien, Le Havre, Mantes, Marseille, Montélimar, Montpellier, Montauban, Narbonne, Nice, Reims, Rennes, Saint-Denis, Sud Francilien, Toulouse, Versailles, Vichy… sont entrés dans la danse.

Des larmes de crocodile

Le 28 octobre Macron s’épanchait (« Il faut qu’on réponde à la souffrance des personnels de santé… ») et, la main sur le cœur, appuyait sa ministre pour « un plan de soutien » à l’hôpital qui sera présenté ce mois-ci avec « évidemment des moyens associés »

Sauf que le lendemain, le PLFSS a été voté et imposera 800 nouveaux millions d’euros d’économies pour les établissements de santé. Sans parler de la suppression de l’obligation faite à l’État de reverser aux caisses de la Sécurité sociale les exonérations de cotisations sociales, la part de notre salaire socialisé, accordées aux employeurs dont les profits explosent. Hier excédentaire de 11 milliards, l’organisme solidaire dont le budget, de près de 500 milliards, échappe à la loi du marché, replonge…

Les hospitalièrEs se lèvent 

Les 9 000 professionnelEs, médicaux, paramédicaux, administratifs, techniques qui adhèrent au Collectif inter-hôpitaux et exigent des embauches, l’augmentation des salaires, l’ouverture de lits et la revalorisation du financement de l’hôpital public, ne se contenteront pas d’une gouvernance élargie au corps médical. Depuis 2008, avec la loi HPST dite Bachelot, contre quelques miettes et vagues promesses, les médecins ont été exclus de la gestion des hôpitaux, le pouvoir revenant aux directions administratives.

Avec le soutien de la population dont plus de 82 % considère légitimes leurs exigences, et la pétition lancée par des illustres citoyenEs et signée à ce jour par plus de 131 000 personnes, le Collectif affirme qu’« un point de rupture est aujourd’hui franchi. La sécurité n’est plus assurée. Un plan d’urgence doit être élaboré dans chaque hôpital par l’ensemble des soignants »

L’enjeu est crucial, il faut frapper vite et fort, pour infliger une défaite à ce gouvernement pour lequel nos vies valent moins que les profits du privé. Une course de vitesse est engagée…

Le 14 novembre pour sauver l’hôpital

Le jeudi 14 novembre, toutes les activités non urgentes devraient être reportées, en médecine comme en chirurgie, les consultations fermées. Les services administratifs, techniques, logistiques, les laboratoires et l’imagerie, seront réduits au rythme d’un jour férié. Tous les personnels en grève !

Le jeudi 14 novembre, à Paris et partout en France, personnels de santé et citoyenEs, à l’appel de tous les syndicats et des associations attachées au droit à la santé pour touTEs feront entendre, dans la rue, leur rejet du monde de Macron et de sa clique. Ce sera un bon début !

CorrespondantEs