Vendredi 9 juillet, un comité technique devait avoir lieu à Plaine Commune (93) avec plusieurs sujets dont celui de l’ouverture le dimanche des médiathèques du territoire. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu…
Le comité n’a pas pu se dérouler car 80 bibliothécaires en colère sont entréEs dans la salle du conseil et ont montré aux élus et aux directions de Plaine Commune leur volonté de résister à cette mesure. Les représentantEs du personnel CGT et SUD ont refusé de siéger et ont fait une déclaration dénonçant le manque de concertation sur cette mesure et le manque de considération vis à vis des conditions de travail et de la vie personnelle des agentEs.
Six jours de congé perdus
Cette action a permis de repousser les plans de Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis et président de l’intercommunalité Plaine Commune. Depuis son élection il y a moins d’un an, il a appliqué avec zèle la loi de transformation de la fonction publique d’août 2019 qui oblige toutes les communes et collectivités à faire travailler les agentEs 1 607 heures par an, c’est-à dire l’équivalent de 35 heures par semaine sur toute l’année. Il avait un an pour l’appliquer mais il s’est empressé de le faire en pleine pandémie, moment où les rassemblements revendicatifs sont limités. Cette rigueur a fait perdre six jours de congé par an à des centaines d’agentEs dont les bibliothécaires du territoire. Pour rappel, les jours de congé supprimés correspondaient à un soutien du territoire à ses agentEs qui travaillent au service des habitantEs sans voir leurs revenus augmentés depuis des années. Mais qu’importe le soutien aux agentEs du service public qui travaillent dans les quartiers avec les habitantEs quand il s’agit pour M. Hanotin de faire des économies budgétaires qui servent à financer le renforcement de la police municipale afin de mieux contrôler ces mêmes habitantEs.
Rompre avec les logiques de privatisation
Les mesures de M. Hanotin continuent sans répit ni repos pour les bibliothécaires, qui ont perdu six jours de congé par an et qui seront amenéEs à travailler le dimanche après-midi à partir de septembre, non seulement sans accorder de jour de repos compensatoire, sans création de poste supplémentaire, mais en passant de 25 jours de congé par an à 22 jours soit une perte totale de congé de neuf jours par an ! Usant de toutes les possibilités légales, il pressure les agentEs, les privent de repos, fait des économies sur leur dos et opposent sa légitimité d’élu aux revendications des agentEs qui veulent des conditions de travail et de vie décentes. Il défend sa mesure au nom du service rendu aux habitantEs du territoire mais seules les médiathèques centrales devraient ouvrir le dimanche et les agentEs des médiathèques de quartier sont appelés à renforcer les équipes de centre-ville. Cette ouverture ne touche donc pas également tout le territoire mais semble bien une mesure électoraliste, un coup de communication.
Au lieu de détruire le statut des agentEs de la fonction publique avec les lois adoptées par le gouvernement Macron, au lieu de revenir un à un sur les acquis des agentEs du territoire comme le fait M. Hanotin, il faut rompre avec ces logiques de privatisation du secteur public. Les agentEs des médiathèques doivent prendre le temps de réfléchir à l’accueil du public pour non pas ouvrir plus mais ouvrir mieux. Au lieu de travailler plus il faut lutter pour une politique de diminution et de partage du temps de travail, une politique anticapitaliste en rupture avec la recherche continue de rentabilité et de profit, qui se fait au mépris des vies de celles et ceux qui travaillent et finalement au détriment des services rendus aux habitantEs des territoires.