Depuis le 3 décembre, la maternité de Tenon est en grève. Le personnel rejette massivement un projet de réorganisation qui vise à intensifier le travail.
Ainsi, pour 1 900 accouchements en 2016, 2 700 prévus en 2017 et 3 500 en 2018, l’effectif doit rester constant ! Soutenues par leurs syndicats Sud et CGT, les grévistes (exclusivement des femmes) ont organisé de nombreuses actions, notamment l’envahissement du CHSCT central de l’AP-HP, afin d’interpeller Martin Hirsch en direct...
Grâce à leur combativité, les grévistes ont déjà obtenu satisfaction (oralement) sur certains points. Dorénavant, les absences de longue durée seront remplacées par des suppléances ou des CDD. Qui plus est, la direction a accepté que les postes d’aides-soignantes et d’auxiliaires de puériculture, deux catégories que la direction veut fusionner, soient couverts par volontariat, et les volontaires recevront une vraie formation, au lieu de la formation bidon de cinq jours (!) qui leur avait été proposée. Par contre, l’exigence des grévistes d’embauche de sept postes toutes catégories confondues a encore une fois été rejetée à la dernière réunion de négociation du 5 janvier.
Construire la convergence
Pour faire face au problème de la perte de salaire, les grévistes ont mis en place une caisse de grève alimentée par les travailleurEs et les usagerEs de l’hôpital et par la population du quartier. Il est décisif que la solidarité s’étende et se renforce.La grève de la maternité de Tenon n’est pas un cas isolé. Il y a des grèves contre le plan Hirsch de réorganisation des services dans l’AP-HP, dans le service de gynécologie à Tours, et dans des services des urgences, saturés par l’épidémie de grippe. Le privé se mobilise aussi : ainsi, la polyclinique de Tarbes a fait grève pendant deux mois (voir article en page 9).Sans attendre la manifestation nationale du 7 mars, ne pourrait-on pas commencer à faire converger toutes ces luttes dès maintenant ? Tous et toutes ensemble, mobilisons-nous pour un plan emploi formation de 120 000 emplois pour les établissements hospitaliers ; la réduction du temps de travail à 32 heures sans diminution de salaire et avec embauche correspondante ; l’arrêt des fermetures de lits, de services, et la fin des restructurations et regroupements d’établissements.
Correspondant