Les mots sont importants. Pour travestir la réalité ou, à l’inverse la nommer, le Directeur général de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris joue sur les deux tableaux. Nommé en conseil des ministres et sous la tutelle de l’Agence Régionale de Santé, M Hirsch est un bon petit soldat.
Contre la la volonté de la majorité des 90 000 hospitalièrEs qui font vivre, nuit et jour, les 39 établissements de l’institution, son plan prévoit la suppression de 6000 postes d’ici 2023. Avec la complicité de certains médecins et d’une partie de la hiérarchie administrative en mal de pouvoir, la direction générale, du plus grand CHU d’Europe, passe en force une nouvelle restructuration de l’AP-HP. Des 12 Groupes Hospitaliers qui regroupaient déjà plusieurs sites, il veut passer à la taille au-dessus pour 4 SupraGH structurés par des Départements Médicaux Universitaires (DMU) qui seront multi-sites.
La dénomination de ces structures abandonne, par glissements successifs les termes d’Assistance Publique, même si les décideurs prétendent agir pour parfaire « le parcours patient » dans l’intérêt de la population et « les parcours professionnels » dans notre intérêt, les mots sont importants. En ce qui nous concerne, le médecin en charge du DMU « a autorité fonctionnelle sur l’affectation des ressources humaines en fonction des nécessités de l’activité et compte tenu des objectifs prévisionnels » Tout est dit ! L’objectif est comptable et n’a rien à voir avec une réponse adaptée aux besoins sanitaires de la population et encore moins une quelconque amélioration de nos conditions de travail qui broient certainEs d’entre nous, les conduisant au suicide. Un médecin dont le service a été fermé et l’a contraint à rejoindre un autre établissement, est revenu sur son lieu de travail, a passé sa tenue de travail et s’est jeté du 5ème étage. Mais le désespoir n'est pas la seule voie possible, l'alternative c'est la lutte déterminée .Agissons pour ne pas subir! Les collègues des Urgences de l’hôpital Mondor ont, par la grève, gagné des embauches. Celles et ceux qui se battent peuvent gagner ! Imposons à nos syndicats, de s'unir pour faire échec à cette politique. Le Printemps de la psychiatrie comme les Gilets jaunes indiquent la voie à suivre, prenons, nous-mêmes, nos affaires en main…