Sans même attendre la fin du « Grand débat » - qui n’est bien que du bla-bla - la ministre de la santé a présenté ces jours-ci son projet de loi santé qui pourrait être adoptéavant l’été. Il permettra au gouvernement de réorganiser par ordonnances la "carte sanitaire" Il pourra ainsi fermer, d'un trait de crayon, sans aucun débat, des services et des établissements hospitaliers.
L’existence sur tout le territoire d’un réseau d’hôpitaux de proximité ,avec un service d’urgences, une maternité et un service de chirurgie fonctionnant 24h/24 est une des conditions de l’égalité de toutes et tous devant les soins. Ce maillage a déjà été fortement « détricoté » sous les quinquennats précédents. Il continue de l’être aujourd’hui. Entre 1995 et 2016, 95 services d’urgences publics ont été fermés. En 30 ans, les deux tiers des maternités ont disparu.
Le projet de loi santé prétend consolider les « hôpitaux de proximité » en « labellisant » 500 à 600 d’entre eux. À ce « détail » près que « l’hôpital de proximité » façon Buzyn n’a ni maternité, ni urgences, ni chirurgie. Il ne sera rien d’autre qu’un établissement de gériatrie (EHPAD) ou une maison de santé sans nécessairement des lits de médecine !
C’est donc bien la mort programmée des établissements de proximité conservant encore un minimum de « plateau technique » qu’organise la loi Buzyn, ainsi que l’accélération des fermetures de services et les regroupements aux seins de « groupements hospitaliers de territoires ». L’hospitalisation privée pourra, au passage, récupérer les activités les plus lucratives (chirurgie), pour le plus grand bonheur de ses actionnaires.
La création d’un millier de « groupements professionnels territoriaux de santé », (coordonnant essentiellement des professionnels libéraux) est supposée se substituer à l’hôpital pour répondre à une partie des urgences.
C’est oublier que cette permanence ne remplacerait en rien l’existence de services de soins hospitaliers et que le recours à des médecins libéraux entraîne l’avance de la consultation et des frais non remboursés, qui constituent une barrière à l’accès aux soins.
Comment par ailleurs prétendre faire assurer, dans les déserts médicaux, une «permanence de soins» supplémentaire à des médecins de moins en moins nombreux et de plus en plus débordés ? La disparition de l’hôpital dans les petites villes et les campagnes aura aussi pour conséquence l’aggravation de l’engorgement des plus grosses structures qui subsisteront dans les plus grandes agglomérations.
Les gilets jaunes revendiquent justementla défense d’un service public de santé sur tout le territoire
Contre ce saccage de leurs différents secteurs que se soit en psychiatrie ou dans les maternités, ou encore dans les EHPAD les professionnels, les sections syndicales ou associations d'usagers s'organisent dans des cadre de collectifs.
Pour la psychiatrie après une première mobilisation réussie le 22 janvier dernier puis le 5 mars plus particulièrement en Normandie, les collectifs soignants, syndicats, associations et partis politiques de gauche (dont le NPA) appellent à se rassembler à Paris le jeudi 21 mars autour du manifeste « Printemps de la psychiatrie »
En défense des maternités, le collectif « C’est pas demain la veille » organise, le week-end des 22 et 23 mars 2019, une deuxième rencontre nationale au Blanc, des collectifs se battant pour la sauvegarde de leurs maternités, pour "Agir contre le plan santé 2023"
Dans les EHPAD, une intersyndicale très large soutenue par une association de directeurs continuer à se mobiliser pour dénoncer la dégradations de leurs conditions de travail et la maltraitance qu'elle engendre pour nos anciens, Elle s'est déjà prononcé contre la proposition d'une 2ème journée de solidarité (travail gratuit) qui est de faite une provocation inacceptable .
Face à toutes ces attaques, seule la convergence des luttes de ses différents secteurs pourra faire plier cette contre-réforme, seule l'unité et la lutte prolongées entre les professionnels, les usagers et leurs associations permettra d’imposer le retrait du projet de loi santé.
Transformons nos colères en lutte généralisée, pour stopper l’austérité, pour obtenir des vrais moyens budgétaires, pour sauver les hôpitaux publics !