Terre nègre est une maison de retraite privée à but non lucratif de 400 résidentEs et d’environ 200 salariées dont une centaine de soignantes.
Depuis le 27 septembre dernier, des salariées sont en grève, les soignantes en 10 heures font grève 5 heures par jour. Soutenues par une intersyndicale CGT-CFDT, elles revendiquent le remplacement de toutes les absences et l’équité dans les roulements : que les soirées (coucher des résidentEs) soient mieux réparties entre les salariées en 10 heures et 8 heures. Depuis l’instauration du planning actuel en mars dernier, les arrêts de travail se sont multipliés.
Le soir, il n’y a souvent que deux aides-soignantes – au lieu de trois – pour coucher 65 résidentEs ! La direction a aussi mis en place un protocole pour les toilettes en cas de manque de personnel (visage, mains et parties intimes), protocole que les soignantes refusent. C’est une maltraitance institutionnelle qu’elles dénoncent.
Maintenir la pression
Leur détermination a permis d’obtenir au forcing deux rendez-vous à l’agence régionale de santé, qui ont abouti à une mise en « vacances forcées » du directeur de l’Ehpad ! Elles ont aussi interpellé Alain Juppé... président d’honneur de cette maison de retraite, très « agacé » par cette situation qui fait localement beaucoup de bruit !
Depuis vendredi 28 octobre, les négociations ont repris avec la DRH (réintégrée après avoir été mise à pied par l’ancien directeur) et des représentants du conseil d’administration, adjoints de Juppé. Une partie des revendications des grévistes, le remplacement des absences et le paiement d’une partie des jours de grève, semble acquise, mais concernant le planning, la direction propose un référendum demandant aux salariéEs de choisir entre un planning en 8 heures pour touTEs et les plannings des grévistes.
Celles-ci ne reconnaissent pas ce référendum : cela fait maintenant plus d’un mois qu’elles disent clairement ce qu’elles veulent... Déterminées, elles poursuivent leur lutte, convaincues que seule leur pression compte. Au-delà de Terre nègre, c’est toute la santé qui est malade, faute de budget. Seule la ministre de la Santé, Marisol Touraine, se vante de la baisse du déficit de la Sécu. On voit à quel prix !
Isabelle Larroquet