Publié le Vendredi 24 juin 2016 à 09h53.

On a retrouvé les casseurs de l’hôpital !

Au moins 150 manifestantEs ont été blessés mardi 14 juin lors de la manifestation parisienne, dont quinze ont été évacués d’urgence du cortège...

L’un d’entre eux est très gravement atteint dans le dos par l’une des 1 500 grenades lacrymogènes qui ont été tirées par la police, police qui a aussi utilisé 175 grenades de désencerclement... Ce blessé grave est à terre et les personnes qui l’entourent, pour lui porter secours, sont chassées à coups de matraque. L’un d’eux s’effondre, blessé au crâne. Cette séquence ignoble est niée par la préfecture et oubliée par les plus hautes autorités de l’État engagées dans une stratégie d’intoxication d’une opinion publique qui rejette largement la loi travail.

Au niveau de l’hôpital Necker, la police a délibérément stoppé l’avancée de la manifestation, provoquant le plus violent des affrontements de cette journée. Et c’est bien de l’usage massif de l’arsenal policier, des détonations assourdissantes et de gaz lacrymogène, dont certains palets sont tombés à l’intérieur, que les soignantEs comme les enfants et leurs proches, ont souffert.

Côté boulevard du Montparnasse, à l’écart des échauffourées, un homme cagoulé et seul porte méthodiquement des coups de masse sur les vitres à sa portée. En tout, quinze vitres ont été endommagées, dont trois impacts en hauteur.

Manipulation d’opinion… et interdiction de manifester ?

Tous les témoignages s’accordent pour confirmer que l’établissement de soins n’était pas visé. Mais le Premier ministre n’hésite pas à décrire un hôpital « dévasté », et la ministre de la Santé communique sur « les dégradations révoltantes ». Martin Hirsch, le patron de l’APHP, n’est pas en reste et affirme sans vergogne qu’« ils ont délibérément visé l’hôpital », portant plainte « pour mise en danger de la vie d’autrui ». Et le ministre de l’Intérieur de faire le lien avec le double meurtre de policiers intervenu la veille, « alors que l’enfant du couple tué s’y trouve [à l’hôpital Necker] ». S’appuyant sur cette manipulation, Hollande évoque pour conclure l’interdiction de manifester... Heureusement pour eux, mensonges et obscénité ne tuent pas.

Mais les hospitalierEs ne sont pas dupes de cette polémique malsaine qui tombe à point nommé pour la ministre de la Santé et le directeur général de l’APHP. L’une est à l’origine de la loi Santé dont la mise en place des Groupements hospitaliers de territoire (GHT) au 1er juillet va conduire à la suppression de 22 000 postes dans la fonction publique hospitalière. L’autre doit faire face à la résistance des personnels de l’APHP qui se sont massivement opposés à sa réforme du temps de travail.

Pour nous, les casseurs de l’hôpital public sont parfaitement identifiés !

CorrespondantEs