Le gouvernement persiste à imposer « l’Hôstérité » ? Le mouvement continue de plus belle. Deux mois après le rassemblement devant le ministère de la Santé du 23 septembre, la Convergence des hôpitaux contre l’Hôstérité appelle à une nouvelle manifestation nationale à Paris le mardi 18 novembre.
La situation exige plus que jamais la construction d’une véritable lutte nationale et coordonnée de tous les établissements face à des conditions de travail chaque jour plus insupportables, à des attaques plus dures contre l’hôpital public et à l’aggravation de l’austérité gouvernementale, austérité confirmée pour 2015 par le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) actuellement en débat au Parlement.Avec les 2 % d’augmentation des budgets hospitaliers (il faudrait au moins 4 % pour reconduire les moyens insuffisants existants), les coupes budgétaires vont encore tomber, avec à la clé les réductions d’effectifs, les suppressions de RTT, les restructurations...Le Parlement s’apprête à voter en début d’année prochaine la loi Touraine, une « super loi Bachelot » qui va imposer les regroupements d’établissements et accélérer la destruction du service public de proximité au profit du secteur privé et libéral. C’est aussi une attaque sans précédent contre la psychiatrie publique dont les salariéEs sont à la pointe des luttes actuelles.Comme si cela ne leur suffisait pas, encouragés par les reculades et les capitulations du gouvernement, les cliniques privées et les médecins libéraux s’apprêtent à manifester pour aller « plus vite et plus fort » dans la privatisation des soins.
Garder le capL’approche des élections professionnelles du 4 décembre qui mobilisent les équipes syndicales est peu favorable à l’unité. Ce n’est donc pas la période la plus propice à une mobilisation. Pourtant, malgré le coût financier et la fatigue des déplacements, le 18 novembre sera une nouvelle journée de grève. Les manifestantEs, venus de toutes les régions, vont à nouveau converger vers la capitale, et se rassembleront dès midi gare Montparnasse pour partir ensuite en manifestation vers l’Assemblée nationale où ils rejoindront le rassemblement de la fonction publique (CGT-FSU-Solidaires).La vitalité de ce mouvement lui est donnée par l’écho qu’il trouve au sein des établissements où les équipes syndicales le construisent. Sur le terrain, les militantEs le confirment : il existe une large sympathie qui se traduit par exemple par le port et la vente du badge dans les services. Si à chaque fois, ce sont des équipes syndicales CGT ou SUD qui impulsent, elles voient avec satisfaction des salariéEs syndiqués ou non s’impliquer dans la construction d’un outil dans lequel ils mettent un espoir, et participer de manière dynamique aux mobilisations. Ce fut le cas lors de la journée du 16 octobre, ou encore le 4 novembre lors de l’action des salariés de l’EPSM de Caen, qui, avec leurs collègues des hôpitaux du Calvados et le comité de défense de l’hôpital d’Avranches-Granville (Manche), ont envahi le congrès de la FHF (le « Medef » des directeurs d’hôpitaux) au Mémorial de Caen, et l’ont empêché de se tenir !Hors la fédération SUD Santé Sociaux et ses militantEs, l’absence de tout soutien, pour ne pas dire l’hostilité déclarée, des directions des principales fédérations syndicales CGT-CFDT-FO, constitue un frein à la dynamique de ce mouvement. Mais si elle parvient à franchir ce nouveau cap, à se structurer, à s’élargir aux salariéEs des cliniques privées et de l’action sociale et médico-sociale, et à se fixer de nouveaux objectifs ambitieux pour les mois à venir, la Convergence pourrait surprendre celles et ceux qui ont perdu confiance dans les capacités de lutte des personnels hospitaliers. Le NPA sera à nouveau présent le 18 novembre.
J.C. Delavigne et correspondantEs