Publié le Lundi 3 août 2015 à 08h00.

Santé dans le Calvados : Service public à vendre ?

Après Vire et Cricqueboeuf, c’est au tour de la maternité de Falaise d’être menacée de fermeture. Car dans le Calvados, pas une année ne passe sans l’annonce de la fermeture d’une maternité, d’un service hospitalier ou la restructuration de service (urgences, gériatrie…).

Que ce soit sous Sarkozy ou sous Hollande le prétexte est à chaque fois le même : faire des économies... tout en assurant un meilleur service pour les patients ! Derrière ces politiques d’austérité, se cache le réel objectif des gouvernements qui se sont succédés depuis des dizaines d’années : la privatisation de notre santé !

Une accélération très nette a eu lieu à partir de 2007, lors de la mise en place du plan « Hôpital 2007 » avec la tarification à l’acte, puis a suivi la loi Bachelot en 2009, le plan « Hôpital 2012 » mené par Xavier Bertrand, et enfin la loi Touraine qui finira par achever notre système public de santé.

Toutes ces lois se traduisent par des suppressions de lits, suivies de fermeture d’unité lors des fêtes de fin d’année et des vacances à cause du non-remplacement des agents. Cela se traduit aussi par une mutualisation des moyens humains et techniques. Et au final, ce sont des milliers de suppressions d’emplois et des milliers d’agentEs précarisés qui attendent indéfiniment leur titularisation.

PatientEs bafoués, personnels pressurés

Ce que subissent les agents hospitaliers, d’autres agents de l’État le subissent aussi, comme par exemple dans l’Éducation nationale ou à la Poste, avec des fermetures de classe, d’école, ou des suppressions de tournées et des fermetures de bureaux en zone rurale. Des secteurs dans lequel des luttes s’organisent aussi, comme celle des postierEs du Pays d’Auge qui ont essayé de faire converger leur lutte avec d’autres secteurs. Ainsi les postierEs étaient présents lors d’une assemblée générale au CHR Bisson de Lisieux.

Dans la santé, tous ces plans d’« Hôstérité » ont aussi des répercutions importantes sur les soins aux patientEs, avec des délais d’attente aux urgences qui explosent, des délais de rendez-vous pour une radio, un scanner ou un IRM qui se comptent en mois (quand les patientEs ne sont pas redirigés vers le secteur privé et la polyclinique de Lisieux...), des spécialistes qui disparaissent (ainsi, il n’y a plus d’ophtalmologiste au CHR de Lisieux...).

Les droits des patientEs sont bafoués et le personnel est, lui, à bout de souffle. Les réorganisations du temps de travail dans les hôpitaux mettent les agentEs à genoux. La remise en cause des 35 heures, avec des vacations de 12 heures ou la suppression des RTT, est le coup de trop pour beaucoup d’agents.

Tant bien que mal les luttes s’organisent dans le département, à Lisieux avec la participation de la CGT et de SUD, mais aussi dans d’autres hôpitaux du département : Falaise, Caen, Cricqueboeuf... Les militantEs du NPA, en particulier les salariéEs de l’hôpital de Lisieux et de Pont-l’Évêque, prennent part à toutes ces bagarres.

CorrespondantEs