Pour une industrie pharmaceutique sous contrôle social et un système de vaccination public, universel et gratuit.
À l’initiative du Comité pour l'abolition des dettes illégitimes, deux cents organisations des cinq continents et de 49 pays ont signé un appel international pour la fin du système de brevets privés dans l’industrie pharmaceutique. Un appel urgent, alors que l'OMC doit se réunir les 8 et 9 juin, et que, si Biden a été contraint, par nos mobilisations ,de se prononcer pour la levée des brevets, Macron et l'Union européenne se prononcent toujours contre, malgré le vote du Parlement européen.
« Les vaccins doivent être considérés comme un bien commun mondial »
« Grâce à un énorme effort scientifique basé sur une collaboration internationale et des sommes historiques d’argent public, l’humanité a pu développer plusieurs vaccins efficaces contre la Covid-19 en moins d’un an. Toutefois, cette grande réussite pourrait être totalement éclipsée par la cupidité de l’industrie pharmaceutique qui met les gouvernements et l’OMC sous pression pour éviter la suspension des brevets […]. Des initiatives telles que COVAX ou C-TAP ont échoué lamentablement […] La philanthropie et les initiatives public-privé en plein essor ne sont pas la solution. […] Le système capitaliste et les politiques néolibérales ont joué un rôle fondamental à toutes les étapes. À l’origine de ce virus, il y a la transformation effrénée de la relation entre l’espèce humaine et la nature. La crise écologique et la crise sanitaire sont intimement liées. […]
Le résultat est plus d’inégalités, plus de souffrance et plus de morts au nom des intérêts d’une minorité privilégiée. La pandémie a accéléré et approfondi des tendances dangereuses, des écarts sociaux et des phénomènes multidimensionnels que nous observons depuis des décennies et dont souffrent principalement les classes populaires, en particulier les femmes et les personnes racisées. Les femmes sont majoritaires parmi les personnels de santé qui ont été en première ligne dans la lutte contre la pandémie, mais aussi dans le maintien de la vie face aux réductions des services publics et des droits sociaux dont elles sont les premières victimes.
La santé et l’accès à la santé et à la vaccination sont un droit humain universel. Par conséquent, les vaccins doivent être considérés comme un bien commun mondial […]. La suspension nécessaire et urgente des brevets doit s’accompagner de mécanismes de nationalisation des industries pharmaceutiques privées et d’un fort investissement dans le développement d’industries pharmaceutiques publiques […] qui permette une planification publique de la production et de la distribution des vaccins, en développant les capacités de production locales lorsque cela est possible et en les complétant par une solidarité internationale contraignante dans les autres cas.
« Il faut choisir : le capital ou la vie. »
Si les virus n’ont pas de frontières, la lutte contre ces derniers ne doit pas en avoir. Le chauvinisme sanitaire est un autre visage de la dérive réactionnaire d’exclusion qui balaie le monde. […] L’économie privée, la foi aveugle dans le marché et la recherche du profit se sont révélées incompatibles avec la vie. La santé ne peut être une marchandise […]. Il faut choisir : le capital ou la vie.
Pour toutes ces raisons, nous demandons la suspension des brevets privés sur toutes les technologies, connaissances, traitements et vaccins liés à la Covid-19. L’élimination des secrets commerciaux […], la transparence et le contrôle public. L’accès universel, libre et gratuit à la vaccination et au traitement. L’expropriation et la socialisation sous contrôle social de l’industrie pharmaceutique privée comme base d’un système public et universel de santé […]. L’augmentation des investissements et des budgets publics alloués aux politiques publiques de santé et de soins de proximité […]. L’introduction de taxes sur la richesse (patrimoine et revenus du 1 % les plus riches) pour financer la lutte contre la pandémie et assurer une sortie socialement juste et écologiquement pérenne des différentes crises du capitalisme mondial. La suspension du paiement des dettes pendant la durée de la pandémie et l’annulation des dettes illégitimes et de celles contractées pour financer la lutte contre le virus. »
La liste complète des signataires est disponible sur https://www.cadtm.org/Mettons-fin-au-systeme-de-brevets-prives.