Au CHU de Besançon, le personnel paramédical des urgences SAU (service d’accueil des urgences) et SMUR (Service mobile d’urgence et de réanimation) est en grève pour la deuxième fois en six mois.
Le contexte : une augmentation continue des admissions, un manque de lits d’aval qui laisse les patientEs des heures et des heures à attendre sur des brancards avant de trouver une place, et un manque de personnel pour en prendre soin. Le facteur déclencheur de cette grève a été la suppression d’un poste d’IDE (infirmier diplômé d’État) de nuit appelé « renfort hivernal », alors que l’activité du mois d’avril dépassait la moyenne des mois d’hiver.
Maltraitance institutionnelle
Dans ce contexte le travail perd tout son sens, le personnel ne peut plus accepter de finir ses journées en pleurs. La grève est bien installée et le personnel est très déterminé à ne plus accepter cette maltraitance institutionnelle. Pour l’instant la direction veut utiliser des collègues du SMUR en renfort, comme si elles et ils n’avaient rien d’autre à faire ! Des représentantEs ont été élus au collectif inter-urgences, et 5 collègues sont allés à la manifestation parisienne du 6 juin.
À l’hôpital de Châlons-sur-Saône (71), la grève a démarré fin mai. Les soignantEs, dont les revendications sont similaires à celles portées dans tout le pays, face au silence de l’Agence régionale de santé (ARS), n’ont pas pu se rendre à leur travail, déclarés inaptes par leur médecin. La direction, l’ARS et la préfecture ont envoyé les flics réquisitionner des infirmières et aides-soignantes pendant un baptême ou un anniversaire. L’émoi a été énorme. La direction a cédé sur presque toutes les revendications.
Aux urgences de Lons-le-Saunier, dans le Jura, le personnel médical et paramédical est en grève depuis plusieurs semaines. Depuis mardi 4 juin, le service est quasiment à l’arrêt à la suite des arrêts de travail de plusieurs médecins en burn-out. Mercredi 5 juin, les deux lignes du SMUR étaient à l’arrêt et les lits d’hospitalisation de courte durée étaient fermés pour basculer les moyens humains sur le SAU. La direction a fait venir une équipe du SMUR de Champagnole pour couvrir les interventions du secteur. Là aussi la police est intervenue pour envoyer les collègues au boulot, en pleine nuit cette fois-ci…