Lors du déconfinement, la direction de la BnF (Bibliothèque nationale de France ) avait appliqué pour les agentEs un régime de travail en présentiel de trois jours sur cinq durant le mois de reprise, en juin. Mais pour ce prétendu « confinement » du 29 octobre, changement de programme.
Les agentEs aurait ainsi dû, selon la direction, reprendre avec quatre jours sur cinq sur place pour les magasinierEs et autres catégories C (toutes les professions dont le travail ne peut être dématérialisé). Pour les cadres et ceux qui le peuvent, le télétravail était supposé être favorisé. La raison de ce renvoi forcé : lors du confinement de mars, les catégories C, ces fainéantEs, étaient entièrement en autorisations spéciales d’absence (ce que la direction considère comme « payés à ne rien faire »). Cette décision scandaleuse revient à sacrifier encore plus les magasinierEs, leur faisant prendre des risques sur place (la BnF connait déjà un fort taux de contamination de ses agentEs), mais en plus en les obligeant à prendre les transports.
Réaction large et déterminée
Comme si les risques n’étaient pas assez grands, la direction s’est appuyée sur un décret spécial pour tenter de rouvrir aux lecteurs la bibliothèque (pour la partie réservée aux chercheurEs) dès le 16 novembre. Elle s’appuyait aussi sur le fait que les bibliothèques universitaires auraient rouvert au public plus tôt, alors même que celles-ci ne permettaient bien souvent que le click and collect (retrait des ouvrages empruntés et réservés en ligne). Une large assemblée générale a eu lieu, appelée par l’intersyndicale FSU-CGT-Sud rassemblant environ 200 personnes (présentiel + zoom) votant plusieurs revendications : pas plus de 50 % de présentiel pour les catégories C, favoriser au maximum le télétravail quand c’est possible, et surtout le report de l’ouverture au public en la liant à la baisse réelle de l’épidémie. Le principe de la grève était aussi adopté.
La direction a commencé à reculer rapidement, lors de négociations avec les représentants du personnel : présence de trois jours sur quatre pour les catégories C, télétravail quatre jours sur cinq pour les autres, report de la réouverture, réduction des horaires à 10 h-17 h du mardi au jeudi pour la partie chercheurEs.
Seule la non-réouverture au public n’a malheureusement pas été obtenue, et une deuxième AG a donc voté une grève de trois jours les 24, 25 et 26 novembre. La réaction large et déterminée face à l’insuffisante protection des salariéEs et même des usagerEs montre que les salariéEs unis et déterminés peuvent souvent faire reculer les directions. Un exemple à suivre dans d’autres secteurs.