Au terme des processus de consultation interne aux organisations syndicales de la fonction publique, le protocole d’accord sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations (PPCR) est minoritaire. Malgré l’adhésion de la FSU, que la direction de la fédération a obtenu après des manœuvres bien peu démocratiques, les syndicats favorables à l’accord (CFDT, CFTC, CGC, UNSA, FSU) ne représentent que 49% des personnels de la fonction publique. Il s’agit d’un échec cuisant pour la Ministre Lebranchu, qui comptait sur la signature de la CGT et/ou de FO. Le refus des deux confédérations n’était pas gagné d’avance. Ainsi au sein de la CGT la direction avait lancé la consultation des syndicats et fédérations par une note très peu critique du protocole d’accord et agnostique quant à sa signature ou non. Mais la mobilisation des militants et syndicats combatifs a finalement permis sont rejet à une très large majorité.
Qu’à cela ne tienne, Valls a annoncé ce matin que le protocole d’accord serait quand même appliqué ! Alors que le gouvernement affirme vouloir généraliser la règle de l’accord majoritaire dans le privé, il s’assoit dessus dans le public. Le « dialogue social » apparaît aujourd’hui pour ce qu’il est réellement : une manœuvre destiné à faire parapher par les organisations syndicales des projets régressifs que le gouvernement compte appliquer dans tous les cas.
Les fonctionnaires ne doivent pas s’y tromper : ce n’est pas le saupoudrage de quelques points d’indice sur quatre ans que le gouvernement tient absolument à mettre en œuvre mais toutes les mesures de casse des garanties statutaires que contient le protocole PPCR. Comme le dit Valls « « Cet accord est indispensable pour améliorer la mobilité des fonctionnaires pour passer d’un ministère à l’autre, d’une administration à l’autre ». Effectivement, pour supprimer plus facilement des postes et restructurer la fonction publique, comme le prévoit la réforme territoriale, il faut pouvoir déplacer les agents, y compris contre leur gré.
Et le gouvernement ne compte pas s’arrêter là : « il faudrait un rapport Combrexelle dans la fonction publique » a lâché le 1er Ministre. Le parallèle est clair : c’est une remise en cause complète du statut des fonctionnaires qui est envisagée. Il est grand temps de mettre un terme à toutes les prétendues négociation avec ce gouvernement déterminé à détruire systématiquement les droits des travailleurs du public comme du privé et de préparer la riposte du monde du travail.
Plus que jamais c'est par la mobilisation de toutes et tous, dans la rue, par la grève, que nous pourrons faire reculer ce gouvernement. C'est cette volonté que nous porterons dans les manifestations du 8 octobre.