Publié le Vendredi 20 octobre 2017 à 19h24.

Après le 19 octobre, imposons un changement de tactique

La journée de mobilisation initiée par la CGT et soutenue par Solidaires et des structures CFE-CGC, FO ou CFDT, marque un net recul par rapport aux journées de grèves et de manifestations précédentes. Il est temps d’en finir avec le « chacun sa journée », « chacun sa branche ».   

À Paris et dans tout le pays, quelques dizaines de milliers de manifestantEs ont défilé, soit en moyenne deux fois moins de participantEs que lors de la journée du 21 septembre dernier.

En finir avec la mascarade du « dialogue social »

Certes, le gouvernement affiche une sérénité peut-être un peu forcée en claironnant que la réforme du Code du travail, c’est fait avec la publication des ordonnances et leur prochaine ratification par le parlement. Mais l’attitude des directions syndicales ne facilite pas l’élargissement de la mobilisation… Du côté de FO et de la CFDT, malgré les manifestations de mécontentement en interne, Mailly et Berger acceptent complètement les dispositions rétrogrades en estimant que, grâce à leur pugnacité dans les batailles de couloirs de l’été, ils ont limité les dégâts, voire obtenu quelques avancées dans le renforcement du « dialogue social ». Mais surtout, toutes les confédérations, y compris la CGT, ont une nouvelle fois accepté cette logique du dialogue social en participant à de nouvelles rencontres avec Macron et en s’inscrivant dans le nouveau parcours de discussion sur la formation professionnelle, l’apprentissage et l’assurance chômage. Et ce n’est pas la perspective de la réunion unitaire du 24 octobre qui doit spécialement inquiéter le gouvernement…

Donnons-nous les moyens...

Pourtant, dans de nombreux secteurs, des résistances se manifestent. Les manifestations du 10 octobre dans la fonction publique en sont une illustration. Dans la santé, chez General Electric, GM&S, dans la restauration et dans bien d’autres entreprises du privé les salariéEs résistent. Dès que les chauffeurs routiers, les salariéEs des ports et docks ont monté le ton et sont entrés en action, le gouvernement a lâché le maintien du principe de faveur au niveau de la convention collective. Demain celles et ceux des raffineries obtiendront-ils/elles la même chose ?

Ceci montre que la mobilisation peut payer. À condition d’arrêter avec le « chacun sa journée », « chacun sa branche ». Comme aujourd’hui les transports en commun dans les régions.

Comme, manifestement, le « touTEs ensemble » paraît compliqué au niveau national, faisons que dans les villes, dans les régions, dans les branches où unité rime avec volonté de lutter, des initiatives soient discutées, prises pour construire une mobilisation capable de mettre un coup d’arrêt à la politique de régression sociale de ce gouvernement.

Robert Pelletier