Publié le Vendredi 2 mars 2012 à 23h04.

ArcelorMittal : en faire le cauchemar de Sarkozy

Les salariéEs d’ArcelorMittal à Floranges, ont décidé de s’inviter dans la campagne présidentielle, obligeant ainsi les candidatEs à s’engager.Florange, site sidérurgique que le groupe ArcelorMittal veut liquider, est le nouveau terrain de déversement des promesses électorales. Sarkozy promet de « tout faire pour que Florange rouvre » comme il s’y était engagé pour Grandrange où la moitié des emplois ont été supprimés dans les mois qui ont suivi. Hollande propose une loi qui imposerait à d’autres patrons de reprendre le site et qui pourront ainsi, à leur tour, le fermer ou supprimer les emplois. 

ArcelorMittal est un groupe qui fait beaucoup de bénéfices, 1,7 milliard d’euros en 2011, mais dont la stratégie mondiale se moque pas mal des 2 500 salariés au chômage partiel depuis l’arrêt, « provisoire » selon la direction, des hauts-fourneaux. La prolongation de cet arrêt a été annoncée lors du dernier comité central d’entreprise (CCE) de jeudi dernier. Mais pour les salariés de Florange, c’est bien la fermeture définitive du site qui est programmée. C’est pourquoi, depuis le lundi 20 février, ils ont mis, à leur tour, la direction du site en « chômage technique » en occupant les « grands bureaux » où elle sévit d’habitude. C’est d’ailleurs là que Philippe Poutou rencontrait lundi dernier une centaine de salariés.

Pour les salariés, l’enjeu dépasse largement le site lui-même. C’est toute l’activité sidérurgique qui est menacée mais aussi une région entière, lourdement frappée par le chômage, qui serait frappée de mort sociale. Philippe, après s’être félicité de voir que les salariés « ne se résignent pas », les a rejoints en déclarant que l’urgence sociale nécessite l’interdiction des licenciements et des délocalisations, et la constitution d’une branche de la Sécurité sociale financée par le patronat pour permettre le maintien de l’emploi et du salaire.

Les salariés, forts de leur savoir-faire, défendent l’idée qu’ils et elles sont les vrais détenteurs de l’outil de travail. Pour ne pas laisser de répit à la direction, ils ont bloqué outes les entrées du site. La direction joue l’usure en achetant des produits venus d’autres entreprises ou en utilisant ceux qui sont produits à Dunkerque. À la coopération patronale, il faut opposer la solidarité des travailleurs et l’extension de la lutte. Édouard Martin, un des animateurs de la lutte militant à la CFDT, a promis qu’ils « feraient de Florange le cauchemar du gouvernement jusqu’à la présidentielle ». Un programme électoral qui nous va bien.

Robert Pelletier