Publié le Jeudi 12 avril 2012 à 17h32.

ArcelorMittal Florange : une mobilisation à renforcer

Jeudi 4 avril, 8 heures du matin, une vingtaine de marcheurs prennent leur petit déjeuner en compagnie d’une dizaine de postierEs venuEs de la poste voisine. Une heure plus tard, nous sommes devant la mairie de Meaux dans l’attente, déçue, d’un café offert par Jean-François Copé. Seule une délégation de syndicalistes de la pénitentiaire posent pour la photo souvenir.

Dans la foulée le cortège traverse une partie du 93, de Villeparisis à Bobigny. Au pont de la Folie, une cinquantaine de salariés de PSA Aulnay attendent les sidérurgistes : « PSA-Florange même combat », « interdiction des licenciements » ces slogans sont repris de concert jusqu’à la Bourse du travail de Bobigny. Après dix jours de marche depuis Florange, les pieds et les mollets sont mal en point, mais tout est effacé par l’ambiance festive qui règne dans la Bourse.

Vendredi, les marcheurs accompagnés par quelques militants syndicaux traverse Paris pour rejoindre le parvis de la tour Eiffel symbole de l’acier lorrain. Escortés par une nuée de journalistes, les sidérurgistes répondent aux accusations et critiques de Sarkozy. C’est sans réserves qu’ils réaffirment que défendre l’emploi, défendre l’activité industrielle c’est de la politique, c’est l’urgence sociale. Et qu’ils sont fiers de faire de la politique.

Mais reconnaissons que la mobilisation tout au long de la marche n’a pas été à la hauteur des possibilités syndicales et politiques et surtout pas à la hauteur de la nécessaire élévation du rapport de forces pouvant faire reculer ArcelorMittal et s’engager les pouvoirs publics. Les dissensions entre organisations syndicales, la discrétion des candidats les plus en vue de l’élection présidentielle sont des obstacles au développement de la mobilisation. Plus que jamais la coordination des luttes sur l’emploi, contre les fermetures d’usine est nécessaire.

PSA Aulnay, Fralib, Adecco, Technicolor, ECS-Schindler, Tres Illzach, Fonderie du Poitou, SevelNord, Seafrance, sont quelques-unes des entreprises ou sites dont les salariéEs doivent imposer une initiative commune pour l’interdiction des licenciements. La campagne présidentielle ne doit pas signifier une mise entre parenthèse de combats sociaux qui réclament non seulement des réponses urgentes mais aussi des engagements politiques qu’il ne suffira pas de promettre mais qu’il faudra mettre en œuvre.

La soirée festive devant le Trocadéro ne saurait combler la faiblesse d’une mobilisation dont la construction est indispensable.

Dès mercredi prochain, l’intersyndicale organise un nouveau rassemblement sur le site de l’aciérie. Puis, des débats, des initiatives pour relancer la mobilisation, pour continuer d’être le cauchemar du gouvernement.

Robert Pelletier