« Fensch-Vallée »… En 1977, Bernard Lavilliers chantait la violence de cet « Eldorado » où « le ciel a souvent des teintes étranges », « la plage des De Wendel » où « le nom des patelins se termine par ange ». Alors que la nationalisation d'ArcelorMittal Florange avait été mise en débat, le gouvernement et Hollande ont fait le choix d'accéder à toutes les exigences de Lakshmi Mittal.Le « pacte de Florange », signé par Ayrault en décembre dernier et si lucidement mis en chanson par la Parisienne Libérée sur Mediapart est calamiteux. « C'est l'histoire d'un gouvernement qui vent son âme au plus offrant… ».
Nationaliser en quatre joursLe PS en avait la possibilité immédiate en décembre, avec un appui populaire massif. Cette possibilité existe toujours. Techniquement, les deux derniers hauts-fourneaux lorrains sont encore prêts à redémarrer, mais gouvernement et députés socialistes refusent d'affronter les actionnaires. Même le minimum n'a pas été tenté, une « loi Florange », pourtant promise en février 2012 par Hollande. Une loi qui interdirait à un capitaliste de laisser pourrir sur pied une entreprise rentable. Aujourd'hui, toute l'énergie politique est mise dans la mascarade de l'assemblée où Mittal est « mis à la question » ! Si la CFDT est sur une ligne « ne lâchons rien… surtout pas le PS », FO et la CGT restent très critiques de l'accord. Mais le découragement guette. Le « collectif jeunes » CGT ne baisse pas les bras. C'est là qu'on entend encore parler d'une « nationalisation nécessaire ». Le 1er Mai sera un grand rassemblement musical placé sous le thème emblématique de la convergence des luttes. Les PSA Sochaux et Aulnay seront présents, avec bien d'autres : Ford Bordeaux, avec notre camarade Philippe Poutou, Goodyear Amiens, Sanofi, Fralib, ArcelorMittal Fos-sur-Mer… La convergence des luttes : la bonne idée qui monte, qui monte…
Fernand Beckrich