Publié le Jeudi 12 janvier 2012 à 21h45.

Automobile : prime à la casse de l’emploi

Dans la branche automobile, l’année a commencé comme une aventure des Pieds nickelés avec la mise en accusation de trois cadres de chez Renault pour espionnage au profit de la Chine. Malgré l’engagement de la direction de Renault au plus haut niveau, les dossiers se sont révélés vides ou montés de toutes pièces par des « responsables » sécurité, soucieux de répondre à la politique de résultats rapides dans tous les domaines. Si cette pantalonnade a mis en évidence les pressions pouvant s’exercer sur les salariéEs à tous les niveaux, elle n’a fait que discréditer davantage une direction déjà mise en cause dans sa gestion économique dans l’entreprise. En effet, Renault, comme tous les constructeurs automobiles, n’a dû sa sortie provisoire du marasme de la branche qu’aux aides financières de l’État renforçant le soutien apporté à travers la « prime à la casse ».

Une fois passée cette tempête, les constructeurs ont repris de plus belle leur politique de restructuration. Réorganisation des productions suivant les sites préparant les fermetures programmées de sites. Liquidation d’emplois de centaines d’intérimaires, CDD, prestataires, pour tenter de désamorcer les mobilisations en touchant le moins possible aux emplois « fixes ». Pressions toujours plus importantes sur les sous-traitant afin de réduire les coûts et conduisant à de nouvelles fermetures d’usines. Aggravation des conditions de travail avec la multiplication des horaires postés, travail de nuit et de week-end pour rentabiliser toujours plus les équipements. Lancées dans une politique massacrant emplois et conditions de travail, les entreprises de cette branche sont tout aussi incapables et opposées à toute remise en cause du « tout-bagnole » tellement lié au « tout-pétrole ». Ce sont ces combats difficiles mais liés indissolublement qui sont devant nous, d’Aulnay à Sandouville en passant par Madrid.

Robert Pelletier