Publié le Mercredi 8 mars 2023 à 11h49.

Bretagne: flotte de pêche réduite, et l’emploi prend l’eau

Samedi 25 février, plus de 600 personnes étaient réunies à Pont-l’Abbé (Finistère) contre la décision de l’État de casser des navires, dont 25 dans le seul Pays bigouden !

Plan de sortie de flotte : un nom ronflant pour une réalité qu’on essaye de faire oublier ! La décision de l’État est un énième plan de casse de la flotte de pêche française : 90 bateaux dont 45 bretons vont disparaître, cette fois à cause du Brexit, du coût exorbitant du gasoil, de la raréfaction de la ressource. Et ce n’est qu’un début, puisqu’en 2026, la pêche bretonne risque à nouveau de payer cash les conséquences d’une nouvelle diminution des autorisations de pêche dans les eaux britanniques.

Ce plan de casse ne règle en rien les problèmes structurels de la pêche. Pire, en l’absence de toute anticipation, il laisse présager un avenir sombre sur les ports bretons. Quid de la modernisation et de la décarbonation de la flotte ? Quid de la réflexion internationale nécessaire sur une pêche ou une aquaculture artisanale et responsable, alors que cette énième crise va concentrer les droits de pêche sur les unités restantes ? Quid du champ libre laissé à d’autres flottes, parfois pilleuses d’océans, pour lesquelles la gestion de la ressource halieutique n’est absolument pas une priorité ? Quid des efforts de gestion des ressources demandés aux pêcheries françaises alors même que dans les ports on laisse débarquer ou vendre le butin des razzias de ces pilleurs d’océans ?

Ce plan est en premier lieu un plan de casse sociale sans accompagnement, 600 à 700 emplois vont disparaître, des emplois de marins, d’ouvrierEs, d’employéEs. Il va provoquer un séisme économique dans l’industrie, l’artisanat et le commerce local dont l’activité dépend directement ou indirectement de la pêche. Comme d’habitude, comme dans les fermetures d’usines, dans le modèle capitaliste ce sont toujours celles et ceux d’en bas qui trinquent, qui paient le coût de la casse sociale. Une saignée de 600 à 700 emplois pour lesquels rien n’est prévu !

Correspondant