Publié le Mardi 9 juin 2015 à 14h55.

Chez OTIS aussi l’ascenseur social est en panne

D’abord les salaires

Depuis lundi matin une large majorité de salariéEs de l’entreprise d’ascenseurs Otis est en grève. C’est à l’appel de l’intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC et Sud) que la mobilisation a commencé dès le week-end dernier avec la grève des technicienNEs chargéEs du dépannage de week-end et de nuit.

Le déclencheur de la mobilisation est classique : le blocage des salaires avec une direction qui a osé proposer une augmentation générale de 0 % lors de la dernière négociation annuelle obligatoire, alors que le groupe réalise 1 milliard de bénéfices par an (25 % du chiffre d'affaires). Avec un PDG, Louis Chênevert qui a quitté l'entreprise en novembre dernier avec 153 millions d'euros. Un parachute enviable dans la profession ! 

Conditions de travail

Mais c’est aussi la dégradation des conditions de travail qui provoque la colère des salariéEs. Au prétexte du report partiel des opérations de modernisation et de mise en sécurité du parc d’ascenseurs, toutes les entreprises de la profession ont engagé des plans de suppressions d’emplois.

Chez Otis, ces plans se succèdent avec 170 postes de travail dans le collimateur. Les charges de travail augmentent constamment avec la responsabilité de plus de 100 ascenseurs par technicienNEs. Mais les suppressions postes concernent aussi les administratifs, les commerciaux et les cadres. 

Une forte mobilisation

Du coup, ce sont tous les services qui sont concernés ce qui explique la force de la mobilisation. Dans de nombreuses agences c’est 100% des techniciens qui sont en grève, une large majorité à l’usine de Gien et les services de prise d’appels clients. La direction prétend être en mesure d’assurer les urgences mais ce mardi ce sont plus 5000 pannes qui ne sont prises en charges par les techniciens.

Lundi la Direction a refusé toute discussion et entre dès maintenant, comme on le voit dans de multiples entreprises, dans une logique de bataille prolongée. Le recours par la direction aux entreprises extérieures tant en matière de gestion des appels que de dépannage d’urgence risque de tendre l’atmosphère tout en faisant prendre des risques à des technicienNEs  et aux usagers. A l’opposé, la solidarité des salariéEs des autres entreprises du secteur peut s’avérer efficace. Et pourquoi pas une convergence, sur les salaires, sur les conditions de travail, sur l’emploi ?