Depuis que Hollande a renoncé à être candidat à l’élection présidentielle, la place médiatique des évolutions du nombre de chômeurEs s’est fortement réduite.
En réalité, malgré le satisfecit mesuré de Myriam El Khomri, il n’y a pas matière pour le gouvernement à crier victoire. Les améliorations sont extrêmement faibles, avec 800 demandeurEs d’emploi sans aucune activité (catégorie A – voir ci-contre) en moins entre décembre et janvier, atteignant 3,724 millions en comptant l’Outre-mer (qu’il est si opportun pour le gouvernement d’oublier dans ce cas-là).
Une tendance que la ministre du Travail veut voir comme favorable, avec une baisse dans cette catégorie de 9 100 personnes sur trois mois...
L’envers du décor
Mais la réalité est tout autre dès qu’on élargit aux autres catégories de demandeurEs d’emplois : B+C : +1,1 % à 2 018 500 personnes, seniors A+B+C : +0,8 % à 1 346 300. Si on prend en compte les 222 700 entrées en formation des demandeurs d’emploi au troisième trimestre 2016 dues à la montée en charge du plan « 500 000 formations supplémentaires » (qui représentent une progression de 67 % par rapport au troisième trimestre 2015), on voit bien que tout cela n’est qu’affaire de manipulations de chiffres.
Cela ne modifie donc en rien la réalité du chômage. Une réalité qui consiste plutôt en un coup d’arrêt à la (modeste) baisse du chômage de 2016 (– 107 400 pour la catégorie A). Une réalité qui doit également prendre en compte que fin septembre 2016, seulement 76 % des personnes indemnisables en catégories A-B-C le sont effectivement, soit une baisse de 0,4 point sur un trimestre et de 2,1 points sur un an.
Robert Pelletier
Catégorie A : personnes sans emploi tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi, à la recherche d’un emploi, quel que soit le type de contrat.
Catégorie B : personnes ayant exercé une activité réduite de 78 heures maximum par mois, tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi.
Catégorie C : personnes ayant exercé une activité réduite de plus de 78 heures par mois, tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi.
Catégorie D : personnes sans emploi, qui ne sont pas immédiatement disponibles, non tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi (en formation, en maladie, en stage, en convention de reclassement personnalisé, en contrat de transition professionnelle, en contrat de sécurisation professionnelle.
Catégorie E : personnes pourvues d’un emploi, non tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi (les bénéficiaires de contrats aidés).