Les plus grandes inquiétudes sont permises quant à la place faite à la santé dans le nouveau gouvernement. La disparition d'un ministère de plein droit ramené à un secrétariat d'état sous le tutelle de Xavier Bertrand, ministre en charge également du Travail et de l'Emploi, ne présage rien de bon, alors même que la réorganisation de l'hôpital public, suite à la loi Bachelot, est source de graves interrogations sur le devenir de l'hôpital public.
La nouvelle secrétaire d'état, Nora Berra, médecin de profession, trainera inévitablement derrière elle des soupçons de conflits d'intérêts puisque pendant 10 ans elle a travaillé pour des laboratoires pharmaceutiques.
Depuis plusieurs années, la disparition des hôpitaux de proximité sous le prétexte de regrouper les services, les moyens éloignent de plus en plus la population de l'accès aux soins.
Sur l'Ile-de-France, la réorganisation de l'AP-HP, votée par le Conseil de surveillance le 15 septembre, prévoit de ramener les 37 hôpitaux publics à 12 regroupements hospitaliers avec à la clef la suppression de 3 à 4000 postes supplémentaires d'ici 2012.
L'encombrement des urgences, la fermeture de lits, les postes supprimés, les conditions de travail des personnels soignants dégradés font planer une menace mortelle pour l'existence de l'hôpital public pour le plus grand bénéfice du privé.
L'augmentation des franchises médicales, du forfait hospitalier instaurent un vrai barrage pour l'accès aux soins : 1 personne sur 5 renonce à se soigner, ou reporter à plus tard, faute d'argent.
Le droit à la santé, l'accès à des soins de qualité pour tous, impliquent que l'hôpital public aient les moyens matériels, financiers et humains de remplir ces missions.
Comme il est clair que ce n'est pas le choix politique de ce gouvernement, comme du précédent, des mobilisations unitaires sont nécessaires pour défendre l'hôpital public, ses personnels, l'accès aux soins pour tous.
Le 17 novembre 2010.